Quatre mois après les inondations, le comité “Appel de Tata” poursuit sa lutte pour indemniser les victimes

Le comité "Appel de Tata", créé après les inondations de septembre dernier, a dénoncé dans un communiqué "l'ignorance des demandes des victimes", la plupart d'entre elles étant toujours en situation de grande précarité, contraignant certains habitants à recourir à leurs propres moyens pour réhabiliter leurs sources d'eau et leurs cultures vivrières, en l'absence de soutien gouvernemental.

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Inondations à Tata. Crédit: DR

Le comité a ainsi déploré « la lutte contre les initiatives civiles, puisque des tentatives de la société civile qui se sont mobilisées pour trouver des solutions pratiques aidant les habitants et développant la région ont été contrées, et des élus et membres d’associations qui ont tenté de contribuer à des espaces de réflexion collective pour aider les résidents ont été menacés », souligne-t-il.

Entre les 6 et 9 septembre, et dans la nuit du 20 au 21 septembre, la province de Tata avait été frappée par des pluies torrentielles, provoquant des crues importantes et une vingtaine de morts.

Le comité, qui condamne « la répression des mouvements sociaux, dont les membres font face à des pressions judiciaires et des menaces pour avoir défendu les causes des victimes et attiré l’attention sur les échecs administratifs dans la gestion des catastrophes », a demandé « la libération immédiate des détenus, notamment Moulay Lahcen El Jaafari et Saïd Ait El Mehdi, ainsi que d’autres défenseurs des droits des victimes de catastrophes naturelles, avec une réparation rapide pour les victimes incluant la reconstruction des maisons, la restauration des canaux d’irrigation et des systèmes d’irrigation, l’indemnisation des éleveurs, et la réparation des dommages individuels et collectifs, avec l’intégration des personnes injustement exclues des listes des bénéficiaires ».

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Il a également appelé à « la création d’une commission d’enquête par la Chambre des représentants, en activant l’article 114 de son règlement intérieur et l’article 67 de la Constitution, pour enquêter sur les inondations et le séisme d’Al Haouz, identifier les responsables et ordonner des sanctions ».

Le comité a aussi confirmé « la poursuite de ses procédures judiciaires, dans le cadre du contentieux stratégique, contre l’État marocain en la personne du chef du gouvernement pour obtenir justice pour les victimes, par l’intermédiaire de son équipe juridique dirigée par l’avocat Habib Bencheikh ».

Il a enfin annoncé son intention de « présenter un exposé à l’occasion de la session de l’examen périodique universel à Genève en 2025, et de témoigner devant le Conseil des droits de l’homme pour exposer la situation de la région de Tata comme exemple de l’absence de justice territoriale au Maroc, en concordance avec l’examen des résultats de l’État marocain ».