Hausse des prix du tabac
Les fumeurs devront composer avec une nouvelle augmentation des prix du tabac dès le 1er janvier 2025. Certains paquets de cigarettes verront leur prix grimper de 1 à 2 dirhams.
Cette hausse, décidée par la commission d’homologation des prix des produits de tabac manufacturé – un organe relevant du ministère des Finances – s’inscrit dans une stratégie bien définie par la loi de finances 2022, qui prévoit une augmentation progressive de la Taxe intérieure de consommation (TIC) sur le tabac jusqu’en 2026.
L’objectif affiché est double. Sur le plan budgétaire, cette taxe devrait garantir au Trésor public des recettes supplémentaires, indispensables dans un contexte de pressions économiques. Mais au-delà des considérations fiscales, cette mesure vise également à préserver la santé publique en réduisant la consommation de tabac, notamment parmi les jeunes et les catégories vulnérables.
Le schéma de taxation prévoit ainsi une augmentation de la TIC spécifique, passant de 100 dirhams par tranche de 1000 cigarettes en 2022 à 550 dirhams en 2026. Parallèlement, le minimum de perception atteindra 953 dirhams d’ici deux ans. Ces chiffres reflètent une volonté de réduire l’écart entre les cigarettes low-cost et premium, souvent exploité par les consommateurs pour contourner les hausses de prix.
Cependant, cette réforme pourrait également avoir des effets pervers. Une augmentation trop rapide des prix pourrait encourager le marché parallèle et la contrebande, un problème déjà préoccupant dans certaines régions du Royaume. Les professionnels du secteur, bien qu’anticipant ces ajustements, appellent à une régulation plus stricte pour éviter de telles dérives.
Augmentation du SMIG et du SMAG
Le Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) et le Salaire minimum agricole garanti (SMAG) bénéficieront d’une revalorisation significative en 2025.
Dès le 1er janvier, le SMIG sera porté à 17,1 dirhams par heure, soit environ 3046 dirhams par mois pour un travail à temps plein. Quant au SMAG, son augmentation interviendra à partir du 1er avril, atteignant 93 dirhams pour une journée de travail.
Cette hausse, qui représente une augmentation de 5%, découle de l’accord social tripartite signé en avril 2024 entre le gouvernement, les centrales syndicales et les employeurs. Ce pacte avait pour ambition de renforcer le pouvoir d’achat des Marocains dans un contexte marqué par l’inflation et les inégalités sociales.
Ces efforts s’inscrivent également dans une dynamique plus large visant à améliorer les conditions des fonctionnaires du secteur public. Entre 2021 et 2026, les dépenses publiques consacrées à ce secteur auront progressé de 37,3%, pour atteindre 192,9 milliards de dirhams. Outre les augmentations salariales, ces dépenses incluent la création de nouveaux postes dans des secteurs prioritaires comme l’éducation et la santé, ainsi qu’un soutien accru aux régimes de retraite et de prévoyance sociale.
Régularisation fiscale
La régularisation fiscale des avoirs non déclarés, introduite par la loi de finances 2024, arrive à son terme. Jusqu’au 31 décembre 2024, les contribuables concernés peuvent régulariser leur situation en s’acquittant d’une contribution libératoire de 5%.
Cette amnistie fiscale vise à lutter contre la fraude et à intégrer une partie de l’économie informelle, qui représente encore une proportion importante de l’activité économique au Maroc. Les sommes concernées doivent être déposées sur un compte bancaire marocain, tandis que les contribuables doivent fournir des déclarations détaillées auprès des services fiscaux.
À partir de janvier 2025, les sanctions seront sévères : un taux d’imposition de 37%, assorti de pénalités de retard, sera appliqué aux avoirs non régularisés. Les autorités espèrent ainsi dissuader les récalcitrants tout en renforçant la transparence fiscale.
Nouveaux barèmes fiscaux : un allègement pour les foyers modestes
Pour les ménages, la loi de finances 2025 introduit un barème de l’impôt sur le revenu (IR) plus progressif, avec une exonération totale pour les revenus annuels ne dépassant pas 40.000 dirhams.
Au-delà, les taux d’imposition augmentent progressivement, de 10% pour les revenus entre 40.001 et 60.000 dirhams, à 37% pour les revenus excédant 180.000 dirhams. Cette réforme vise à alléger la pression fiscale sur les ménages à revenus modestes tout en garantissant des recettes pour l’État.
Des mesures d’exonération spécifiques ont également été prévues pour encourager certains comportements économiques, notamment l’embauche en Contrat à durée indéterminée (CDI) (exonération pour les salaires ne dépassant pas 10.000 dirhams durant les 12 premiers mois) ou les stages rémunérés.
Encadrement des jeux en ligne
Avec l’expansion des jeux de hasard en ligne, le gouvernement introduit à partir de janvier 2025 une retenue à la source de 30% sur les gains générés via des plateformes étrangères. Les joueurs devront désormais soumettre une déclaration électronique détaillée, incluant leurs informations personnelles et le montant des gains perçus, avant le 1er mars de chaque année.
Cette mesure vise à réguler un secteur en pleine croissance tout en garantissant une meilleure traçabilité des flux financiers liés à ces activités, inscrivant ainsi le Maroc dans une démarche de conformité fiscale renforcée.
L’année 2025 s’annonce riche en changements pour les Marocains, entre réformes fiscales, ajustements sociaux et mesures économiques. Voici les principales mesures qui façonneront le quotidien des citoyens à partir du 1er janvier prochain. pic.twitter.com/KGFE5vGVmK
— TelQuel (@TelQuelOfficiel) December 31, 2024