Après la réforme du Code de la famille, Benkirane craint le châtiment divin

Abdelilah Benkirane, secrétaire général du Parti de la Justice et du Développement, a exprimé des critiques virulentes à l’égard des changements proposés au Code de la famille, lors d’une réunion à Rabat le 29 décembre.

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Abdelilah Benkirane lors de la conférence de presse du PJD, le 19 décembre 2024. Crédit: Rachid Tniouni / TelQuel

Benkirane a rappelé l’époque de l’ancien président tunisien Habib Bourguiba, disant que “son règne était connu pour avoir défié la loi divine en interdisant la polygamie”, résultat : “la situation actuelle en Tunisie, et dans d’autres pays comme l’Irak et la Syrie est un état de ruine.

L’ex-chef de gouvernement a ainsi associé la désobéissance aux commandements divins à des calamités survenues dans ces pays, insinuant que de telles actions pourraient avoir des répercussions similaires…

Benkirane a insisté sur le fait que “le reniement des commandements d’Allah entraîne le fléau et la ruine sur les nations, et sur les peuples qui restent silencieux à ce sujet”.

Selon lui, les réformes, bien que référencées par le roi pour avis auprès du Conseil des oulémas et adoptées sans modification, doivent d’abord recueillir l’adhésion de la société avant toute modification ultérieure lors des débats.

Benkirane a également commenté les réactions aux récentes déclarations autour de ces réformes, relevant que sur les réseaux sociaux, les retours ont été majoritairement négatifs.

Il a aussi pointé du doigt le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, le qualifiant de figure provocatrice et négativement perçue par l’opinion publique. Pour lui, Ouahbi devrait se retirer, car son comportement et ses actions sont inappropriés pour sa fonction. “Nous avons exprimé notre position sur cette question et espérions, lors du dernier remaniement gouvernemental, qu’il partirait se reposer chez lui”, a-t-il déclaré.

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Enfin, il a affirmé la liberté de son parti, le PJD, à discuter des propositions de la commission, soulignant leur engagement à ne pas être contraints dans leur capacité à approuver, partiellement ou totalement, ou à contester les propositions du comité.

Benkirane a insisté sur l’importance de pouvoir conseiller de manière appropriée sans outrepasser les limites, affirmant le droit des membres du parti à exprimer librement leurs opinions sur le sujet.