L’avocat Mohamed Massaoudi, représentant des gendarmes impliqués, a critiqué la manière dont les procédures ont été conduites, affirmant qu’elles violent la présomption d’innocence. Il a rappelé que cette présomption est un droit constitutionnel et internationalement reconnu, devant être respecté jusqu’à ce qu’un jugement définitif soit rendu. Il a également dénoncé l’absence d’interrogatoire détaillé des accusés, reprochant au procureur général de s’être appuyé exclusivement sur les rapports de la police judiciaire.
Un point clé soulevé par la défense concerne l’utilisation des interceptions téléphoniques, considérées comme une mesure exceptionnelle. Massaoudi a remis en question la légalité de ces interceptions, notant qu’elles portaient sur des communications datant de plus de trois ans avant l’arrestation des accusés. Il s’est interrogé sur le respect des droits à la vie privée et des dispositions légales qui encadrent cette pratique.
L’absence de flagrant délit a été un autre argument central. La défense a souligné que les accusés n’ont pas été arrêtés en possession de drogues ni impliqués directement dans un crime au moment de leur arrestation. L’avocat Abdessamad Rachidi, représentant un douanier nommé Souleiman, a particulièrement insisté sur ce point, dénonçant des incohérences dans les rapports d’enquête, notamment une absence de date claire pour la saisie d’une quantité de 3500 kilogrammes de drogue.
La défense a également critiqué le rôle joué par l’officier enquêteur de la Brigade nationale, accusé d’avoir outrepassé ses compétences légales. Selon les avocats, ses actions, notamment la collecte de preuves, dépassent ce qui est permis par le Code de procédure pénale. Par ailleurs, les avocats ont dénoncé les conditions d’interrogatoire des accusés, jugées incompatibles avec les standards d’un procès équitable.