Hicham Sabiry a souligné que la non-déclaration des employés représente un double préjudice. D’une part, les travailleurs concernés se retrouvent sans protection sociale, les privant de droits fondamentaux tels que la couverture maladie, la retraite ou les prestations familiales. D’autre part, l’État subit une perte financière importante qui pourrait financer des projets d’envergure, notamment le déploiement de la couverture sanitaire universelle.
Selon Sabiry, le coût moyen des cotisations versées à la CNSS pour un salarié au salaire minimum (SMIG) est de 860,63 dirhams par mois. En multipliant ce montant par les 6 millions de travailleurs non déclarés, les pertes mensuelles dépasseraient 5 milliards de dirhams. “En une année, ce montant pourrait suffire à assurer la réussite du programme de couverture sociale généralisée pour tous les citoyens”, a-t-il ajouté.
Face à cette situation, le secrétaire d’État appelle à un engagement collectif, impliquant à la fois les employeurs, les syndicats, et le gouvernement. Parmi les mesures envisagées pour remédier à ce problème figure un projet de digitalisation permettant aux salariés non déclarés de signaler directement leur situation à la CNSS.
Sabiry a également mis en lumière les efforts déployés par les inspecteurs du travail, tout en déplorant les nombreux obstacles auxquels ils font face. Avec seulement 450 inspecteurs à travers le pays, les ressources humaines sont insuffisantes pour couvrir efficacement le terrain. De plus, ces agents subissent parfois des violences verbales et physiques de la part de certains employeurs récalcitrants, et certains sont même poursuivis en justice dans le cadre de leur mission.
Malgré ces difficultés, les inspecteurs du travail ont réussi à traiter 23.819 conflits individuels et 531 conflits collectifs en 2023, évitant ainsi 488 grèves dans 483 entreprises. Ils ont également examiné 18.227 plaintes déposées par des salariés.