La candidature Espagne-Maroc-Portugal s’est démarquée par la diversité et la qualité de ses infrastructures sportives. Le projet propose 20 stades répartis sur 17 villes hôtes (11 en Espagne, 6 au Maroc et 3 au Portugal). Parmi eux, le Grand Stade Hassan II de Casablanca, en cours de construction, est présenté comme un atout majeur. En Espagne, des rénovations significatives sont en cours dans des enceintes comme le Camp Nou de Barcelone et le Santiago Bernabéu à Madrid.
Au Portugal, des stades déjà éprouvés, ayant accueilli l’Euro 2004 ou la Ligue des Champions de l’UEFA, complètent l’offre. Tous ces équipements ont largement répondu aux normes de la FIFA, bien que certains travaux d’aménagement soient encore nécessaires. Le rapport note également la capacité des infrastructures à être testées avant 2030, notamment lors d’événements tels que la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025 au Maroc.
En revanche, la candidature sud-américaine propose un nombre limité de stades : quatre répartis sur trois villes (Buenos Aires, Montevideo, Asunción). Si ces sites, comme l’Estadio Monumental de Buenos Aires ou le mythique Centenario de Montevideo, sont imprégnés d’histoire, ils nécessitent des travaux de rénovation importants pour répondre aux exigences modernes. Le Paraguay prévoyait par ailleurs la construction d’un nouveau stade national, ce qui aurait représenté un risque en termes de délais et de coûts.
Espagne-Maroc-Portugal : des bases déjà construites pour une organisation optimisée
Le rapport de la FIFA souligne l’efficacité des infrastructures de transport dans la candidature Espagne-Maroc-Portugal. L’ensemble des villes hôtes est connecté par des réseaux ferroviaires, autoroutiers et aéroportuaires de classe mondiale. Le Maroc, par exemple, dispose d’un réseau ferroviaire à grande vitesse (LGV) reliant Tanger à Casablanca, avec des extensions prévues. L’Espagne et le Portugal comptent également sur des aéroports internationaux de grande capacité dans des villes comme Madrid, Lisbonne, Marrakech et Porto. Cette configuration garantit des déplacements fluides pour les supporters, les équipes et les médias.
Du côté sud-américain, Buenos Aires est le principal point fort en matière de transport, grâce à ses infrastructures solides et son expérience dans l’organisation de grands événements. Cependant, les connexions internationales et régionales d’Asunción et de Montevideo nécessitent des améliorations significatives, notamment en matière de flux aéroportuaires. Les distances importantes entre les trois pays sud-américains posent également des défis logistiques et environnementaux, avec une dépendance accrue aux transports aériens.
Côté hébergement, la candidature Espagne-Maroc-Portugal offre une large capacité dans ses 17 villes hôtes. Les installations proposées couvrent toutes les catégories, allant des hôtels de luxe aux solutions économiques. En termes de capacité et de qualité, l’hébergement dans des villes comme Barcelone, Casablanca et Lisbonne dépasse les exigences de la FIFA. Des hôtels supplémentaires pourraient cependant être nécessaires pour répondre à l’afflux de spectateurs dans certaines zones marocaines.
La candidature sud-américaine, quant à elle, présente des défis plus complexes. Si Buenos Aires excède les normes de capacité, Asunción et Montevideo répondent tout juste aux exigences minimales. L’offre d’hébergement en Uruguay inclut des sites situés à l’extérieur de la capitale, ce qui pourrait poser des problèmes de logistique et de confort pour les supporters.
Le potentiel commercial de la candidature Espagne-Maroc-Portugal a également été l’un de ses principaux atouts. La FIFA estime que cette candidature permettra d’augmenter les revenus liés aux droits médias, au marketing et à la billetterie, notamment grâce à des fuseaux horaires favorables pour les audiences mondiales. Les revenus bruts de billetterie et d’hospitalité devraient dépasser de 20% les projections de référence. De plus, les coûts d’organisation sont estimés inférieurs de 250 millions de dollars à ceux d’autres candidatures, grâce à des économies d’échelle et à la compétitivité des prix dans certains pays hôtes, notamment au Maroc.
En Amérique du Sud, le rapport note également un fort potentiel d’engouement local, particulièrement en Argentine et en Uruguay, où les stades emblématiques peuvent attirer des foules importantes. Cependant, la capacité limitée des infrastructures au Paraguay et l’étendue géographique du projet pourraient limiter le potentiel commercial global.
Durabilité et droits humains : quelles garanties ?
Les deux candidatures ont affiché des engagements forts en matière de durabilité et de droits humains, bien que les approches diffèrent. La candidature Espagne-Maroc-Portugal s’est appuyée sur des infrastructures déjà existantes, réduisant ainsi l’impact environnemental des constructions. Les trois pays se sont engagés à respecter l’Accord de Paris et à promouvoir les énergies renouvelables. Le rapport met également en avant la gestion proactive des droits humains, notamment au Maroc, avec des initiatives pour améliorer les conditions de travail dans les projets liés à la compétition.
En Amérique du Sud, les engagements environnementaux et sociaux sont présents, mais le rapport souligne des zones d’ombre, notamment concernant les nouveaux stades et les projets d’infrastructures. L’évaluation initiale de l’empreinte carbone est restée insuffisante, et des garanties supplémentaires étaient nécessaires pour assurer la mise en œuvre des mesures promises.
La candidature Espagne-Maroc-Portugal a obtenu une note moyenne de 4,2/5, contre 3,6/5 pour celle de l’Argentine-Paraguay-Uruguay.