Le conseil de Meta s’intéresse à des publications anti-immigration en Europe

Le conseil de surveillance de Meta a annoncé jeudi qu’il se penchait sur les cas de deux publications Facebook prônant un discours anti-immigration en Allemagne et en Pologne, dans le but d’examiner la politique de modération du réseau social.

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“Les réseaux sociaux constituent une plateforme essentielle permettant aux gens de témoigner et de dénoncer les abus, et la censure par Meta contribue à l’effacement des souffrances des Palestiniens”, a dénoncé Human Rights Watch dès décembre 2023. Ici, un des articles de TelQuel censuré. Crédit: DR

Les nombreux signalements de contenus liés à l’immigration qui nous sont soumis en Europe posent de sérieuses questions sur la façon dont (Meta) fait face à ce type de problème, y compris dans des cas de recours à un langage codé”, a déclaré Helle Thorning-Schmidt, co-présidente du conseil de surveillance, dans un communiqué.

Le conseil de surveillance, qui indique avoir été saisi par des utilisateurs de Facebook au sujet de nombreuses publications, explique avoir sélectionné deux cas représentatifs des questionnements soulevés.

Le premier contenu en question, une image représentant le Premier ministre polonais Donald Tusk, a été posté par l’administrateur d’une page Facebook revendiquée comme page officielle du parti d’extrême droite polonais Konfederacja (Confédération) en mai 2024.

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La publication a conduit le conseil de Meta à s’interroger sur l’utilisation d’un terme polémique : “le mot polonais utilisé pour décrire des personnes noires dans le texte (superposé à l’image) est considéré comme un terme offensant par certains et fait l’objet d’un débat en Pologne”. Signalé par une quinzaine d’utilisateurs, le contenu est resté en ligne.

Le conseil a également décidé de s’intéresser à une autre image postée sur une page Facebook allemande et proclamant que l’Allemagne n’avait pas besoin de davantage de “spécialistes des viols collectifs” sur son sol.

Le contenu, qui renvoyait vers un article relatif à l’arrestation d’un étranger pour viol collectif, a été signalé par un utilisateur qui a dénoncé “l’assimilation de tous les réfugiés à des criminels et des violeurs”. Il est resté en ligne.

Le conseil de surveillance a précisé qu’il rendrait “dans les prochaines semaines” un avis sur les deux cas “au regard de la responsabilité de l’entreprise concernant le respect des droits de l’Homme, incluant la protection des individus vulnérables et la liberté d’expression”.

Les décisions rendues par l’organe créé en 2020 n’ont aucun caractère obligatoire pour Meta, mais conduisent régulièrement l’entreprise à faire évoluer ses règles de modération.