Selon Ouahbi, ce projet, en cours d’élaboration depuis plus de 30 ans, résulte d’un dialogue continu avec les différentes parties prenantes, y compris les avocats, l’autorité judiciaire et le Secrétariat général du gouvernement. Il a expliqué avoir consulté les associations d’avocats, mais a aussi rappelé que consulter ne signifiait pas nécessairement accepter toutes les demandes : “Il s’agit de négocier et de trouver des compromis, pas d’exécuter aveuglément les requêtes.”
Les points de désaccord, notamment concernant certaines dispositions sur les amendes judiciaires, sont actuellement débattus au sein de la Chambre des conseillers. Cependant, Ouahbi insiste sur le fait que le projet de réforme ne doit pas être façonné uniquement selon les intérêts des professionnels du droit, mais bien pour garantir un meilleur accès à la justice pour tous les citoyens.
“Il est impensable de continuer à utiliser des lois datant de plusieurs décennies”
Le ministre a mis en avant l’importance d’adapter la justice à l’ère moderne : “Nous sommes en 2024, entourés d’une révolution technologique et médiatique. Il est impensable de continuer à utiliser des lois datant de plusieurs décennies.” Selon lui, la lenteur des procédures actuelles et les règles redondantes entravent le bon fonctionnement de la justice et la satisfaction des citoyens, qui réclament une justice plus rapide et plus efficace.
Enfin, Ouahbi a précisé que son rôle en tant que ministre de la Justice n’était pas de défendre les intérêts d’une profession, mais d’œuvrer pour le bien commun. “Une réforme doit avant tout servir l’intérêt des citoyens et de l’État, et non celui des seuls professionnels”, a-t-il conclu, se disant déterminé à prendre les décisions nécessaires pour moderniser le système judiciaire marocain.