L’exclusion de l’amazigh des écoles pionnières pointée au Parlement

Le débat autour de la place de la langue amazighe dans le système éducatif marocain refait surface au Parlement. Nezha Mekdad, députée du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), a interpellé le ministère de l’Éducation nationale sur l’absence de l’amazigh dans les programmes des écoles dites “pionnières”.

Par

Le ministre de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, Chakib Benmoussa, au Parlement le 30 mai 2023 à Rabat. Crédit: Rachid Tniouni / TelQuel

Pour Nezha Mekdad, cette omission est en contradiction avec les efforts déployés par le Maroc pour valoriser la langue amazighe, depuis sa constitutionnalisation jusqu’à son intégration progressive dans divers domaines publics.

Dans une question écrite adressée au ministère, la députée a mis en avant les progrès réalisés pour promouvoir l’amazigh au niveau institutionnel, tout en dénonçant l’exclusion des enseignants amazighophones du programme de subventions allouées aux écoles pionnières, malgré leur participation aux formations liées au projet.

Mokdad a exprimé sa préoccupation face à ce qu’elle considère comme un traitement inéquitable, appelant à rectifier cette situation et à prendre des mesures pour garantir un cadre de travail respectueux des droits de ces enseignants.

à lire aussi

Elle a également pointé du doigt l’absence de cours d’amazigh dans ces établissements durant la mise en œuvre du programme d’apprentissage accéléré TARL, privant ainsi les élèves de la possibilité d’étudier leur langue.

Mokdad a appelé le ministère à clarifier ses intentions quant à la future intégration de l’amazigh dans les écoles pionnières, en cohérence avec les engagements constitutionnels et les dispositions de la loi-cadre visant à promouvoir le pluralisme linguistique.

À l’heure où le nombre d’écoles participant au programme TARL est en expansion, la députée a insisté sur la nécessité d’une stratégie claire pour assurer la présence de l’amazigh dans ces établissements, afin d’éviter que cette langue, pilier de l’identité culturelle marocaine, ne soit mise de côté dans le développement du secteur éducatif.