Crise des étudiants en pharmacie : le Médiateur du Royaume propose une issue

Après des mois de tensions, de grèves et de boycott des cours, les étudiants en pharmacie au Maroc voient enfin une lueur d’espoir. La crise qui secoue le secteur depuis près d’une année pourrait connaître une issue grâce à l’intervention de l’institution du Médiateur du Royaume, Mohamed Benalilou, qui s’est saisie du dossier.

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Mohamed Benalilou, Médiateur du Royaume. Crédit: Rachid Tniouni / TelQuel

Les revendications des étudiants en pharmacie, au cœur des débats depuis plusieurs mois, ont été étudiées en profondeur par le Médiateur, avec des propositions claires formulées pour une sortie de crise.

Conformément aux articles 25 et 26 de la loi n° 14.16, qui régissent l’action de l’institution du Médiateur, des séances de médiation ont été organisées avec toutes les parties concernées. Cette démarche avait pour objectif de rechercher des solutions “logiques et équilibrées”, en respect des principes de justice et d’équité.

Parmi les acteurs impliqués figuraient non seulement les représentants des étudiants, mais également des responsables du ministère de l’Enseignement supérieur, des doyens des facultés de médecine et de pharmacie, ainsi que des professeurs et des experts du domaine.

Le résultat de ces efforts s’est traduit par une série de propositions concrètes, visant à répondre aux principales revendications des étudiants, notamment en ce qui concerne les indemnités de stage, les modalités d’examens, et l’accès aux bourses.

L’une des revendications majeures des étudiants portait sur les indemnités de stage, jugées insuffisantes. À ce titre, le Médiateur a recommandé une augmentation progressive des compensations. Ainsi, les étudiants en quatrième et cinquième année pourraient percevoir une allocation mensuelle de 1200 dirhams, tandis que ceux en sixième année verraient leur indemnité passer à 2400 dirhams, un montant aligné avec celui perçu par leurs homologues en médecine.

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Sur le plan académique, la demande des étudiants d’avoir deux sessions de rattrapage pour chaque semestre a été partiellement rejetée. Cependant, la solution préconisée par le Médiateur est l’organisation d’une session exceptionnelle unique avant la fin du mois de novembre, permettant aux étudiants de combler les écarts sans perturber le calendrier universitaire.

Toutefois, certaines revendications ont trouvé leurs limites. Le Médiateur a notamment signalé l’impossibilité d’allouer des bourses supplémentaires uniquement aux étudiants en pharmacie, car le système de distribution des bourses est régulé par le registre social unifié, un mécanisme global ne permettant pas de traiter les différentes filières de manière distincte. De plus, la demande d’inscription simultanée dans d’autres filières en parallèle avec les études de pharmacie a été jugée non pertinente dans le cadre de ce processus de médiation.

Le Médiateur du Royaume a affirmé son engagement à poursuivre le dialogue avec les différentes parties, tout en respectant les impératifs de la loi et de l’équité. Ses recommandations, bien que n’ayant pas encore force contraignante, posent les jalons d’une sortie de crise imminente.

Il a, par ailleurs, réitéré l’importance de préserver la continuité du dialogue, tout en rappelant que la mission première de l’institution est d’assurer la défense des droits des citoyens dans leurs interactions avec l’administration.