Ahmed Touizi a rappelé que le Parlement avait convoqué les ministres de la Santé et de l’Enseignement supérieur et les avait écoutés. Pour lui, les parlementaires et les journalistes présents étaient convaincus que le gouvernement avait fait un grand effort pour répondre aux revendications des étudiants.
“Lorsqu’il y a 50 revendications d’étudiants en médecine et que le gouvernement répond à environ 46 demandes, alors le gouvernement a répondu pendant les négociations à 99% de leurs demandes, et il n’y a pas de négociations qui se terminent avec 100% des demandes”, a-t-il déclaré en réponse à une question du média Al3omk.
“Les étudiants ne sont pas instrumentalisés”
À ce sujet, Yasser Derkaoui, représentant de la Coordination nationale des étudiants en médecine (CNEM), indiquait déjà à TelQuel : “Si nous avons concédé des points, c’est parce qu’on sait et qu’on est conscient que tout mouvement militant ne peut pas garantir et assurer 100% de ses revendications. Nous avons un plafond de 100% des revendications, mais si nous arrivons à réaliser 70 ou 75%, c’est parfait. Mais, comme je l’ai dit, on accepte de tout négocier, sauf la qualité de notre formation.”
Il ajoutait, concernant les “mains invisibles” — accusation décidément récurrente — qu’“à chaque fois qu’un mouvement s’organise derrière des revendications qui sont légitimes, on parle de mains invisibles” et que “les étudiants ne sont pas instrumentalisés”.
Le chef de file du PAM au Parlement a par ailleurs déploré le fait que malgré le consensus initial entre gouvernement et étudiants, ces derniers ont tout de même annoncé, via leur coordination, que 90% d’entre eux refusaient la proposition gouvernementale.
Touizi a également révélé que, lors d’une réunion avec les représentants de la Coordination, il leur aurait dit : “Le gouvernement a de nombreux projets, alors que vous comptez uniquement sur l’option de la grève. Il faut accepter ce que le gouvernement propose, car c’est suffisant.”
Pour Touizi, certains étudiants, en particulier ceux qui n’ont plus le droit de redoubler, seront confrontés à l’expulsion, et le groupe le plus touché sera celui des jeunes pauvres venus des villages, alors que d’autres ne prêtent attention “ni à l’année blanche ni à aucune réforme”.