Les étudiants en médecine rejettent la proposition gouvernementale, dénoncent une “tentative de division”

Malgré les efforts de médiation engagés par le gouvernement et les groupes parlementaires de la majorité, la crise qui secoue les facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire au Maroc semble loin d’être résolue.

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Sit-in des étudiants de médecine, de pharmacie et d'odontologie, le 16 juillet 2024. Crédit: Hespress

Alors que la dernière proposition du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation visait à apaiser la situation, la réponse des étudiants reste catégorique : ils rejettent fermement ce qu’ils perçoivent comme une tentative de division.

Selon un représentant de la Commission nationale des étudiants en médecine, pharmacie et médecine dentaire, “l’objectif de ces mesures est de déstabiliser l’unité des étudiants, qui s’est manifestée par les taux élevés de boycott lors des examens”, rapporte Al3omk.

Les derniers développements de cette crise ont vu le ministre de l’Enseignement supérieur, Abdellatif Miraoui, organiser une rencontre avec les doyens des facultés concernées pour discuter des conclusions de la médiation parlementaire, selon la même sourceL’objectif : sauver l’année universitaire de l’impasse dans laquelle elle se trouve. Cependant, cette tentative de résolution est perçue par les étudiants comme une manœuvre visant à affaiblir leur mobilisation. “Ce style de gouvernement ne sert ni les étudiants ni le pays”, a affirmé le même représentant de la Commission, sous couvert d’anonymat.

La proposition ministérielle, annoncée après des mois de blocage, incluait la tenue de deux sessions d’examens pour les étudiants qui devaient initialement passer leurs évaluations en septembre. Toutefois, les étudiants exigent bien plus que cela : la levée des sanctions imposées, la suppression de la décision de dissolution des bureaux étudiants, et l’organisation de deux sessions d’examens pour chaque semestre.

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Yasser Derkaoui, membre de la Commission nationale, affirmait en août à TelQuel que les demandes des étudiants sont “simples : épargner ces cinq promotions, avoir des modalités de reprise qui respectent l’humain et l’étudiant et renoncer aux sanctions prises à l’encontre des étudiants et de leurs représentants, donc les exclusions de 2 ans et les 0”.

Du côté gouvernemental, les efforts de médiation se poursuivent. Un communiqué de la Commission de dialogue des groupes parlementaires de la majorité a souligné que “le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation lui a fait part de son engagement à sauver l’année universitaire 2023-2024 dans les facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire, en s’engageant, ainsi que les doyens des facultés, à permettre aux étudiants qui passeront les examens de la session de rattrapage du premier semestre programmée pour le 5 septembre 2024, de bénéficier de sessions supplémentaires concernant le deuxième semestre”.

Toutefois, la situation demeure tendue. Les étudiants, qui refusent tout compromis perçu comme un simple appât, se disent déterminés à poursuivre leur mouvement jusqu’à l’obtention de toutes leurs revendications. De leur côté, les parlementaires et le ministère continuent de plaider pour une reprise des cours et des examens, tout en assurant qu’ils veilleront à la mise en œuvre des engagements pris, notamment le renoncement aux sanctions, lesquelles “ne relèvent pas des fonctions du ministre de l’Enseignement supérieur, mais de celles des professeurs”, selon Derkaoui.