Filmé pendant la période de confinement, Triple A a déjà remporté plusieurs prix internationaux dont le prix du meilleur film étranger au Soho International Film Festival aux États-Unis, le prix du public au Festival du film maghrébin à Haarlem aux Pays Bas, le prix du jury au Festival international de Naples en Italie.
Le film “mêle drame et comédie noire, ce qui lui confère un caractère distinctif”, selon un communiqué de JE Films. “Il s’agit d’une œuvre qui raconte trois histoires d’amour dont les protagonistes sont marginalisés, et dont les destins se croisent de manière inattendue”, ajoute la même source.
Triple A regroupe de grands noms du cinéma marocain, notamment Majdouline El Idrissi, Aziz Dadas, Hind Benjbara ou encore Fatima Zahra Bennacer. Il est inspiré “d’histoires et de personnages réels” s’appuyant sur des passages “tirés du livre Le prophète de Khalil Gibran”.
Selon le critique de cinéma marocain Mohamed Bakrim, “Jihane El Bahhar place la marge au centre de la narration. En réalité, il y a une touche pasolinienne dans le récit de la descente aux enfers (…) et El Bahhar n’hésite pas à montrer les détails, mais elle ne les souligne pas pour l’effet de style, mais pour démontrer et illustrer jusqu’à quel point la cupidité et la soif d’argent facile peuvent corrompre le tissu social aux dépens des valeurs fondamentales. En montrant les ravages de la pauvreté extrême, le film constitue une critique impitoyable, dans la veine de la grande comédie sociale italienne”.
Jihane El Bahhar a réalisé son premier court-métrage Shift+supp en 2006 après des formations variées au Maroc et à l’étranger en tant que scénariste, réalisatrice, ainsi que dans plusieurs disciplines essentielles à l’industrie cinématographique.