Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a néanmoins exhorté les autorités mongoles à “transférer (Vladimir) Poutine à la Cour pénale internationale de La Haye”.
“Un mandat d’arrêt contre lui pour des suspicions de déportation illégale d’enfants ukrainiens vers la Fédération de Russie a été émis par la CPI, dont la Mongolie reconnaît la juridiction”, a rappelé le ministère ukrainien dans un communiqué.
En tant que membre de la CPI, la Mongolie est censée être obligée d’arrêter Poutine à son arrivée sur son territoire.
Selon le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov, “il n’y a pas d’inquiétude” à ce sujet pour le Kremlin. “Nous avons un excellent dialogue avec nos amis mongols”, a-t-il déclaré à la presse. “Bien entendu, tous les aspects de la visite ont été soigneusement préparés”, a-t-il ajouté, sans donner plus de détails.
Vladimir Poutine est attendu le 3 septembre en Mongolie, son premier déplacement sur le sol d’un État signataire du Statut de Rome depuis l’émission par la CPI d’un mandat d’arrêt contre lui en mars 2023. La Mongolie a signé le Statut de Rome en 2000, avant de le ratifier en 2002.
Le Kremlin, qui ne reconnaît pas la CPI, a toujours fermement rejeté les accusations portées par la juridiction à l’encontre du président russe.
Poutine a toutefois pris soin depuis près d’un an et demi d’éviter certains voyages à l’étranger, faisant par exemple l’impasse sur le sommet des BRICS en Afrique du Sud en août 2023, puis sur celui du G20 en Inde en septembre de la même année.
En revanche, il s’est notamment rendu en Chine en mai, en Corée du Nord en juin, ou encore en Azerbaïdjan mi-août, aucun de ces pays n’étant membre de la CPI.
En Mongolie, Vladimir Poutine doit échanger avec son homologue Ukhnaa Khurelsukh et participer aux célébrations du 85e anniversaire de la victoire des armées soviétique et mongole contre le Japon, lors de la bataille de Khalkhin Gol en 1939.
La dernière visite du président russe en Mongolie remonte à septembre 2019.
La Mongolie est située en Asie de l’Est, enclavée entre la Russie et la Chine, qui convoitent notamment ses riches ressources naturelles et veulent y accroître leur influence, tout comme les États-Unis.
Début août, le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’était rendu dans la capitale mongole Oulan-Bator pour s’afficher avec “un partenaire central” de Washington.
Le président français Emmanuel Macron s’était lui aussi déplacé en mai 2023 en Mongolie, avec qui Paris veut renforcer les liens bilatéraux en matière énergétique.