Le 20 juillet, Israël a bombardé le port stratégique de Hodeida, principal point d’entrée des marchandises et de l’aide humanitaire pour les zones sous contrôle des rebelles yéménites.
Le raid a été mené deux jours après une attaque de drone des Houthis sur Tel-Aviv, qui a fait un mort et qui pourrait aussi constituer un crime de guerre, selon HRW.
La riposte israélienne a fait neuf morts, selon un bilan des médias houthis, et provoqué d’énormes incendies qui ont dévoré plusieurs dépôts de carburant dans le port de Hodeida.
“Au moins six civils” ont été tués dans les frappes qui “auraient blessé au moins 80 autres personnes”, a indiqué HRW. L’ONG de défense des droits humains a ajouté que le port visé était “essentiel pour la livraison de nourriture et d’autres produits de première nécessité”.
L’armée israélienne avait affirmé que la zone portuaire ciblée était la “principale route d’approvisionnement pour l’acheminement d’armes iraniennes” vers le Yémen.
Les frappes “ont endommagé ou détruit au moins 29 des 41 réservoirs de stockage de pétrole du port, ainsi que les deux seules grues”, a indiqué HRW.
Selon l’ONG, les dommages provoqués par les frappes israéliennes sur le port de Hodeida risquent d’aggraver les conditions de vie de millions de personnes au Yémen, pays pauvre de la péninsule arabique, affligé depuis 2014 par une guerre entre les Houthis et le gouvernement qui a provoqué l’une des plus graves crises humanitaires au monde.
“Les Yéménites souffrent déjà d’une famine généralisée à la suite d’un conflit qui dure depuis dix ans. Ces attaques ne feront qu’exacerber leurs souffrances”, a déclaré Niku Jafarnia, chercheur de HRW pour le Yémen et le Bahreïn.
Soutenus par l’Iran, ennemi juré d’Israël, les Houthis, disant agir en solidarité avec les Palestiniens de Gaza, mènent depuis des mois des attaques contre des navires présentés comme liés à Israël au large du Yémen et ont tiré des missiles contre des villes israéliennes dont la grande majorité ont été interceptés.