Le pays d’Asie de l’Est s’est largement coupé du monde extérieur début 2020 lorsqu’il a brusquement décidé de fermer ses frontières, y compris à ses propres ressortissants. Une décision prise en raison de la présence en Chine voisine d’un mystérieux virus qui allait ensuite provoquer l’épidémie de Covid-19.
Les échanges commerciaux avec la Chine ont depuis repris au compte-gouttes et l’an dernier le premier vol commercial international de la Corée du Nord s’est posé à Pékin, après trois ans d’interruption.
En février, des touristes russes ont pu se rendre en Corée du Nord pour la première fois depuis la fin de la pandémie, dans un contexte de rapprochement diplomatique entre Moscou et Pyongyang.
Mais cette destination demeure globalement fermée aux autres nationalités, y compris les Chinois qui étaient avant 2020 les plus nombreux à se rendre dans le pays.
Une reprise totale du tourisme en Corée du Nord semble désormais se préciser, selon deux voyagistes spécialisés dans cette destination. La Corée du Nord n’a pas communiqué officiellement.
“Nous avons reçu la confirmation de notre partenaire local que le tourisme (dans la ville nord-coréenne de) Samjiyon et potentiellement dans le reste du pays reprendra officiellement en décembre 2024”, a affirmé mercredi l’agence de voyages Koryo Tours, dont le siège est à Pékin.
“L’attente a été longue” pour la reprise du tourisme en Corée du Nord, s’est réjoui jeudi auprès de l’AFP le directeur de Koryo Tours, Simon Cockerell. “La demande a été forte durant toute la durée” de la pandémie, a souligné Cockerell, qui s’attend à un “rebond” pour cette destination.
La ville nord-coréenne de Samjiyon, située près de la frontière avec la Chine, est une porte d’entrée pour visiter le mont Paektu, où, à en croire les récits officiels, est né le défunt numéro un nord-coréen Kim Jong Il.
Son fils et successeur, Kim Jong Un, a investi d’énormes sommes d’argent dans le développement de la région, avec à la clé de nouveaux appartements, des hôtels et une station de ski.
Le voyagiste KTG Tours, spécialisé dans la Corée du Nord et basé en Chine, a de son côté écrit sur sa page Facebook que les touristes pourront se rendre à Samjiyon “cet hiver”. “Les dates exactes restent à confirmer. Jusqu’à présent, seule Samjiyon a été officiellement confirmée, mais nous pensons que Pyongyang et d’autres endroits ouvriront également”, a ajouté ce voyagiste.
Avant la pandémie, quelque 5000 Occidentaux se rendaient chaque année en Corée du Nord, selon des chiffres communiqués par les voyagistes.
Les Américains constituaient à eux seuls près de 20% de ce marché avant que les États-Unis n’interdisent cette destination à leurs ressortissants à la suite de la mort en 2017 d’Otto Warmbier. Cet étudiant, emprisonné en Corée du Nord puis relâché par Pyongyang après 18 mois, était décédé sur le sol américain peu après son rapatriement dans le coma.
Koryo Tours a toutefois averti qu’après environ cinq ans d’interruption, “les choses pourraient être un peu plus chaotiques que d’habitude” pour les premiers étrangers qui visiteront à nouveau la Corée du Nord. Et d’autant plus en décembre, lorsque les températures y sont glaciales.