L’armée israélienne a annoncé avoir “éliminé” mardi soir le commandant de la puissante formation pro-iranienne, Fouad Chokr, dans cette frappe sur le bastion du Hezbollah.
La frappe sur un immeuble de ce quartier densément peuplé a également fait quatre morts civils, deux femmes et les deux enfants, Amira Fadlallah, âgée de six ans, et son frère Hassan, dix ans, qui se trouvaient chez leur tante.
“Israël est l’ennemi des musulmans”, “L’Amérique est le Grand Satan”, scandait la foule mercredi durant la procession funéraire.
“Je suis en colère bien sûr, parce que (…) la vie de nos enfants ne vaut pas grand-chose”, déplore Aya Ahmad, 38 ans, une amie de la mère des deux enfants participant aux funérailles. “Les deux enfants que nous avons perdus s’ajoutent à la liste des 17.000 enfants tués à Gaza sans que personne ne demande que justice leur soit rendue”, déclare-t-elle à l’AFP.
Le Hezbollah a confirmé que Fouad Chokr, un important commandant militaire, se trouvait dans l’immeuble visé, mais indiqué que son sort était encore inconnu.
L’armée israélienne le tient pour responsable de la mort samedi dernier de 12 jeunes dans le tir d’une roquette sur le plateau syrien du Golan occupé. Le Hezbollah a démenti toute implication.
Quelques heures plus tard, une autre frappe imputée à Israël a tué le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh à Téhéran, alimentant les craintes d’un embrasement régional de la guerre en cours à Gaza.
Des scouts affiliés au Hezbollah ont porté les cercueils des deux enfants, drapés du drapeau blanc des scouts.
“Je suis triste pour les enfants, mais (…) même si les avions nous frappent, nous n’avons pas peur”, lance sur un ton de défi Walida Othmane, une femme de 45 ans, au milieu des personnes brandissant des drapeaux du groupe pro-iranien.
C’est la deuxième fois que la banlieue sud est prise pour cible depuis que le Hezbollah a ouvert le front contre Israël le 8 octobre en soutien au Hamas palestinien à Gaza.
Le 2 janvier, le numéro deux du Hamas, Saleh al-Arouri, avait été tué dans cette banlieue chiite, par une frappe attribuée à Israël.