Cette décision fait suite à des négociations infructueuses entre la plateforme, le ministère de l’Économie et des Finances, l’Office des changes, Bank Al-Maghrib et les professionnels du secteur touristique.
Selon Mohamed Semlali, président de la Fédération nationale des agences de voyages du Maroc, les discussions n’ont pas permis de trouver un terrain d’entente. Booking a persisté dans son exigence de recevoir les commissions en devises étrangères, entraînant des coûts additionnels pour les hôteliers marocains. Ces derniers doivent désormais supporter une retenue à la source de 10%, selon Hespress.
Semlali explique que cette situation est particulièrement désavantageuse pour les hôtels marocains, qui voient une part importante de leurs revenus en dirhams convertie en devises étrangères. Ce phénomène représente un gaspillage de devises précieuses pour l’économie marocaine, essentiel pour maintenir les équilibres financiers publics et financer les importations.
Semlali souligne également l’exemple de la Turquie, qui a interdit à ses citoyens d’utiliser des plateformes de réservation en ligne pour des séjours dans des hôtels locaux. Cette mesure visait à préserver les devises étrangères en incitant les citoyens à utiliser des services de réservation locaux.
Malgré cette nouvelle fuite de devises, Bank Al-Maghrib reste optimiste quant à l’évolution des réserves de devises étrangères. La banque centrale prévoit que ces réserves atteindront 382 milliards de dirhams d’ici la fin de l’année, et 395,6 milliards de dirhams d’ici fin 2025, couvrant ainsi environ cinq mois et demi d’importations de biens et services. La stabilité du dirham, sans interventions récentes sur le marché des changes, constitue un autre facteur rassurant.
Booking n’a pas répondu favorablement à la proposition des professionnels marocains d’ouvrir un compte bancaire au Maroc et de prendre en charge les frais de conversion des devises. Les négociateurs marocains ont insisté sur le fait que la majorité des réservations effectuées via la plateforme émanent de clients marocains, ce qui rend la conversion en devises étrangères d’autant plus pénalisante.