Selon le rapport de suivi de la situation économique au Maroc de la Banque mondiale, les projets d’IDE greenfield (projets dans lesquels l’investisseur réalise de nouvelles installations dans le pays investi) au Maroc ont connu une augmentation spectaculaire, quadruplant de 3,8 milliards de dollars en 2021 à 20,4 milliards de dollars en 2023.
La Chine, un investisseur non traditionnel pour le Maroc, a pris une place de premier plan, représentant 29% des nouvelles annonces d’investissements sur cette période. Cette montée en puissance de la Chine dans le paysage des IDE au Maroc reflète un intérêt croissant pour les opportunités offertes par le royaume, notamment son potentiel en énergies renouvelables et sa position stratégique en tant que hub logistique.
Les annonces de nouveaux projets greenfield montrent une augmentation impressionnante des dépenses moyennes par projet, passant de 48 millions de dollars en 2018-2019 à environ 210 millions de dollars en 2022-2023, suggérant un engagement plus profond et plus durable des investisseurs étrangers dans l’économie marocaine.
Plusieurs facteurs expliquent cet attrait renouvelé pour le Maroc. La stabilité macroéconomique du pays, le cadre juridique favorable, et les réformes continues visant à améliorer le climat des affaires jouent un rôle crucial, selon la Banque mondiale. De plus, les accords de libre-échange du Maroc avec des blocs économiques majeurs comme l’Union européenne, les États-Unis et le Conseil de Coopération du Golfe font du pays une destination attrayante pour les investisseurs étrangers.
Le Maroc se distingue également par ses récentes initiatives pour renforcer son environnement d’investissement. La création du ministère de l’Investissement, de la Convergence et de l’Évaluation des politiques publiques en 2021, ainsi que la mise à jour de la Charte des Investissements en 2022, montrent une certaine volonté d’attirer davantage d’IDE dans des secteurs stratégiques.
L’afflux d’IDE a des implications significatives pour l’économie marocaine. Ces investissements apportent non seulement des capitaux, mais aussi des technologies avancées et des compétences managériales, ce qui peut améliorer la productivité et la compétitivité des industries locales. Par exemple, les secteurs de l’industrie automobile et électronique, stimulés par les IDE, ont vu leur part dans les exportations totales passer de 31,8% à 38,6% entre 2019 et 2023.
Le dynamisme des IDE a également contribué à la transformation du paysage économique du Maroc. En effet, les projets d’IDE ont joué un rôle clé dans la réduction du déficit du compte courant, qui a atteint son plus bas niveau depuis 2007 (0,6% en 2023 contre 3,6% en 2022). Les exportations de services et de produits manufacturés ont été des moteurs importants de cette amélioration, soutenues par une réduction significative des importations d’énergie.