Loi de grève : le gouvernement mise sur le consensus parlementaire et écarte toute idée de passage en force, selon Younes Sekkouri

Le Ministre de l'Inclusion Économique, de la Petite Entreprise, de l'Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, a tenté de rassurer les députés quant aux intentions du gouvernement concernant le projet de loi organique sur le droit de grève. Lors d'une réunion de la commission des secteurs sociaux à la Chambre des représentants ce jeudi, le ministre a souligné que le gouvernement recherchait un consensus large autour de ce texte, réfutant ainsi toute idée de pression exercée sur le parlement pour le faire adopter grâce à la majorité gouvernementale.

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Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences. Crédit: Rachid Tniouni / TelQuel

Sekkouri a affirmé que l’objectif du gouvernement est de mener ce projet de loi à « bon port », soulignant qu’il a écouté avec attention les remarques des députés lors de la réunion de la commission du mardi précédent. Il a reconnu que l’absence de communication préalable avec les parlementaires avait suscité certaines inquiétudes, mais il a assuré que le gouvernement est sincère dans sa volonté de réguler le droit de grève, preuve en est le temps pris pour en discuter avec les partenaires sociaux.

Le ministre a également précisé qu’avant de présenter le projet de loi au parlement, il avait consulté les partenaires sociaux et maintenu un dialogue ouvert avec les organisations syndicales après la fin de la réunion. Il a réfuté toute décision unilatérale de la part du gouvernement concernant la discussion de cette loi, en annonçant des rencontres prochaines avec les syndicats.

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En dépit des tensions initiales, le ministre a indiqué que les partenaires sociaux considèrent que le gouvernement a pris en compte leurs observations de manière positive après une série de discussions constructives. Il a insisté sur le fait que le gouvernement n’a jamais cherché à réglementer le droit de grève sans consulter les syndicats, soulignant que si tel avait été le cas, les syndicats auraient refusé de participer aux discussions.

Sekkouri a réitéré que le gouvernement ne cherche pas à précipiter l’adoption de la loi sur le droit de grève en se basant uniquement sur sa majorité parlementaire. Il a affirmé : « Aucun texte ne sera imposé, et je ne le permettrai pas. L’histoire ne nous le pardonnerait pas. Le gouvernement traite ce sujet avec sérieux et cherche à obtenir un consensus. »

Le projet de loi sur le droit de grève n’appartient pas uniquement au gouvernement, mais également au parlement et aux citoyens, a insisté Sekkouri. Il a précisé que le gouvernement respecte les références légales, et que ce n’est pas une parole en l’air, mais une conviction reflétée par la tenue de 20 réunions avec les syndicats et 15 autres avec le chef du gouvernement seul.