Les espoirs de trêve s’amenuisent après les nouvelles frappes sur la bande de Gaza

Israël a multiplié, ce mardi 16 juillet, les frappes sur la bande de Gaza où “la catastrophe humanitaire” s’aggrave, ont alerté des ONG après plus de neuf mois de guerre avec le mouvement islamiste Hamas qui a dévasté le territoire palestinien assiégé.

Par

Photo prise à Gaza le 10 octobre 2023. Crédit: Mohammed Zaanoun / Middle East Images

Dénonçant des “massacres” commis par Israël “contre des civils non armés” dans la bande de Gaza, un dirigeant du Hamas a annoncé dimanche que le mouvement suspendait sa participation aux négociations indirectes, mais était “prêt” à revenir à ces discussions lorsque le gouvernement israélien ferait preuve d’une “volonté sérieuse” d’aboutir.

L’armée israélienne poursuit mardi ses opérations dans la bande de Gaza, après les déclarations la veille du secrétaire d’État américain, Antony Blinken, estimant que le nombre de victimes parmi les civils palestiniens “restait inacceptable”.

À l’aube mardi, quatre corps ont été retirés des décombres d’une maison visée par une frappe à Khan Younès (sud), selon le Croissant-Rouge palestinien. Cinq corps ont été emmenés à l’hôpital Nasser, situé dans la ville, après une “attaque” à Rafah (sud), selon une source médicale de l’établissement.

Inquiètes de l’intensification des opérations israéliennes, 13 ONG ont alerté sur la “détérioration” de l’accès à l’aide dans le territoire palestinien où la situation est catastrophique.

Dimanche soir, la Défense civile a fait état de 15 morts dans une frappe sur une école abritant des personnes déplacées dans un quartier de la ville de Gaza, la sixième école bombardée en neuf jours dans la bande de Gaza.

à lire aussi

Auparavant, le ministère de la Santé du Hamas a affirmé que 22 personnes avaient été tuées à Nousseirat (centre) dans le bombardement d’une école de l’Unrwa, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, abritant “des milliers de déplacés” selon la Défense civile. L’armée israélienne a assuré avoir ciblé des “terroristes”.

La veille, des frappes imputées à l’armée israélienne ont fait 92 morts près de Khan Younès, à un endroit désigné “zone humanitaire” par Israël, qui a dit avoir visé dans le secteur deux hauts dirigeants du Hamas.

Lundi soir, plusieurs ONG parmi lesquelles Médecins sans frontières (MSF), Oxfam, Save the children ou encore Médecins du monde, ont dénoncé les récents “massacres” dans des “zones de sécurité” et le bombardement de l’école de l’UNRWA à Nousseirat. Ces frappes “aggravent la catastrophe humanitaire alors même que les ONG continuent de se heurter aux obstacles imposés par la poursuite des opérations militaires israéliennes terrestres”, a déploré MSF.

La prise du point de passage de Rafah par les Israéliens début mai a provoqué un “arrêt complet” de l’acheminement de l’aide, d’après les ONG qui affirment que 20% des foyers sont classés en situation “catastrophique” pour risque de famine et 50% en situation “urgente” dans le nord du territoire. Israël accuse les Nations unies d’être responsables des blocages de livraisons d’aide.

Sur un autre front, à la frontière nord d’Israël où l’armée échange quasi quotidiennement des tirs avec le Hezbollah, le mouvement islamiste libanais allié du Hamas a annoncé dans la nuit avoir tiré des dizaines de roquettes sur une localité israélienne frontalière “en riposte aux agressions de l’ennemi israélien”, notamment contre un village libanais où un combattant du mouvement et sa sœur ont été tués.