Placée sous le thème “Les objectifs de développement durable (ODD) en action : façonnons l’Afrique que nous voulons. Des partenariats effectifs pour éradiquer la pauvreté, construire la souveraineté alimentaire et atténuer le changement climatique”, cette réunion a été coparrainée avec les Missions permanentes du Rwanda, d’Éthiopie, du Nigeria et du Kenya.
Cet événement a été ouvert par les remarques introductives de la Secrétaire générale adjointe des Nations unies, Amina Mohammed, et de l’ambassadeur représentant du Maroc à l’ONU, Omar Hilale, ainsi qu’un exposé du président-directeur général du Groupe OCP, Mostafa Terrab.
Ont également pris part à la réunion Tesfaye Yilma Sabo, Ernest Rwamucyo, Syndoph Endoni, Njambi Kinyungu, respectivement ambassadeurs représentants permanents d’Éthiopie, du Rwanda, du Nigeria et du Kenya auprès de l’ONU, la directrice exécutive au Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (CGIAR), Ismahane Elouafi, Pr Daniel Nahon, fondateur du Centre européen de recherche et d’enseignement des géosciences de l’environnement (CEREGE), ainsi que d’autres hauts responsables onusiens, ambassadeurs de pays membres à l’ONU et représentants d’organisations internationales et médias accrédités aux Nations unies.
Cette initiative reflète l’attachement ferme du Royaume du Maroc à sa profondeur africaine et son engagement sans faille, sous le leadership clairvoyant du roi Mohammed VI, en faveur du codéveloppement et de la prospérité de l’Afrique dans le cadre d’une coopération Sud-Sud mutuellement bénéfique.
Dans sa déclaration liminaire, Hilale a souligné que l’engagement du Royaume pour l’élimination de la faim et la promotion d’une agriculture durable émanait d’une prise de conscience collective du défi que représente la sécurité alimentaire dans le monde en général et sur le continent africain en particulier, notant que c’est pourquoi le roi a placé la sécurité alimentaire au cœur de ses priorités stratégiques pour l’Afrique.
Hilale a tenu à rappeler que le Maroc a toujours investi dans l’agriculture notamment à travers la coopération Sud-Sud en Afrique, qui dispose de plus de la moitié des terres arables non cultivées au monde, précisant que le Royaume a entrepris de partager son expérience et ses bonnes pratiques avec les pays africains frères.
Cette action est confortée par les recommandations du Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires de 2021 qui appelle à renforcer les partenariats et à encourager les investissements publics et privés pour libérer le plein potentiel de l’agriculture durable, a enchaîné l’ambassadeur.
Il a fait remarquer que c’est dans ce contexte que s’inscrit la stratégie multidimensionnelle du Groupe OCP sur le continent africain, notant qu’à travers cette présence, le Groupe marocain est aujourd’hui le principal fournisseur mondial de produits phosphatés sous toutes ses formes, mais aussi le principal partenaire et pourvoyeur africain d’expertise en matière d’agriculture.
Abondant dans le même sens, Terrab a souligné d’emblée que l’Afrique vit au rythme d’une véritable “révolution verte”, se disant convaincu que l’accélérateur de cette “révolution” serait la capacité du continent à produire ses propres engrais en s’appuyant sur ses abondantes ressources naturelles.
Le président-directeur général du Groupe OCP a constaté à ce propos qu’alors que les terres arables par habitant dans le monde diminuent, 60% de ces terres arables non cultivées de la planète sont situées en Afrique, jugeant nécessaire de changer la perception lorsqu’il s’agit du rôle de l’Afrique en matière de sécurité alimentaire.
“L’Afrique va devoir jouer un rôle positif à l’échelle mondiale en termes de sécurité alimentaire”, a-t-il affirmé, expliquant que cette sécurité dépend de la nutrition du sol et des plantes. “Sans engrais, nous ne pourrons produire que la moitié de la production alimentaire que nous produisons aujourd’hui”, a-t-il dit.
Se demandant pourquoi l’Afrique n’utilise pas assez les engrais, Terrab a relevé que le continent est le plus grand exportateur de ressources naturelles à l’origine de la production des engrais, au moment où l’Afrique était au même titre un “importateur net” d’engrais finis.
“De ce fait, l’agriculteur africain a eu le problème fondamental d’avoir des engrais qui coûtent parfois deux à trois fois le prix des engrais ailleurs, même si ces engrais étaient fabriqués à partir des propres ressources naturelles du continent”, a-t-il fait observer.
Terrab a indiqué que cette situation a changé lorsque le Groupe OCP a déployé sa stratégie multidimensionnelle et décidé de produire des engrais en Afrique, en allouant une quantité importante de ces engrais aux pays du continent. Désormais, 65% des engrais utilisés en Afrique sont fabriqués sur le continent, s’est-il félicité.
Le PDG du Groupe OCP est revenu par ailleurs sur l’évolution du Groupe marocain depuis qu’il a engagé des investissements massifs dans la production des engrais, soulignant que le Groupe OCP atteint plus de 30% de part de marché mondiale dans la production d’engrais.
Cette performance a permis au Groupe de se hisser à la première place en termes de production d’engrais, a-t-il dit, notant que le Groupe OCP a désormais une capacité de 15 millions de tonnes et a gagné une part importante du marché des engrais finis dans le monde entier.
Pour que l’Afrique assure sa sécurité alimentaire, il importe, selon Terrab, qu’elle produise ses propres engrais, utilise les engrais appropriés en vue de booster la productivité, contribue à la réalisation de l’ODD 13 sur l’action climatique et rende la santé des sols et la nutrition abordable pour les petits exploitants agricoles.
Prenant la parole à cette occasion, la Secrétaire générale adjointe de l’ONU a salué les investissements engagés par le Maroc pour développer le secteur agricole, à travers la promotion de la production locale et la mise en place de cadres politiques qui catalysent le développement de systèmes alimentaires durables et résilients.
Cette dynamique a créé des emplois et a renforcé le rôle des femmes dans la société marocaine, s’est-elle félicitée, notant que les systèmes alimentaires durables “concernent non seulement ceux qui consomment, mais aussi ceux qui gèrent et qui récoltent, depuis la production jusqu’à la table”.
La responsable onusienne a par ailleurs relevé que l’Afrique est une région au potentiel énorme, représentant 60% des terres arables de la planète, estimant qu’il est possible de surmonter l’insécurité alimentaire et de développer des pratiques agricoles durables.
Elle a insisté sur l’importance de tirer profit des partenariats en vue de concrétiser la vision du continent inscrite dans l’Agenda 2063 de l’Afrique, en appelant à tenir la promesse non seulement pour les ODD et leur accélération, mais pour l’Afrique souhaitée par les Africains.
De son côté, l’ambassadeur représentant permanent du Rwanda, Ernest Rwamucyo, s’est félicité du partenariat unissant son pays au Maroc dans le secteur agricole à travers le Groupe OCP.
Il a souligné que la coopération avec le Royaume et le Groupe OCP a été “instrumentale” dans le processus de transformation du secteur agricole au Rwanda, ajoutant que les partenariats effectifs demeurent importants pour accélérer les efforts visant à réaliser les ODD.
Pour sa part, l’ambassadeur représentant permanent du Nigeria à l’ONU, Syndoph Endoni, a salué la coopération existant entre son pays et le Groupe OCP qui tend à assurer la sécurité alimentaire en Afrique subsaharienne, y compris à travers la mise en place de trois usines de mélange d’engrais au Nigeria.
Ces initiatives du Groupe marocain sont à même d’augmenter de manière significative l’approvisionnement en engrais du Nigeria et des pays voisins, a-t-il souligné.
Il a, par ailleurs, rappelé la signature entre le Maroc et le Nigeria de quatre mémorandums d’entente pour la construction d’un gazoduc de 7000 km, qui doit bénéficier à plusieurs pays du continent, notant que ce projet va stimuler la production d’énergie dans la région et au-delà.
Même son de cloche chez l’ambassadeur représentant permanent de l’Éthiopie, Tesfaye Yilma Sabo, qui a mis en avant la contribution du Groupe OCP à l’amélioration de la productivité agricole de l’Afrique.
La représentante de la Mission permanente du Kenya à l’ONU a, pour sa part, dit apprécier le travail accompli par le Groupe OCP dans ce pays, notamment à travers la promotion des nouvelles pratiques de gestion des nutriments, le renforcement des capacités des agriculteurs grâce à de bonnes pratiques agronomiques et en matière de santé des sols, et l’agriculture intelligente face au climat.
Abondant dans le même sens, le représentant de la Côte d’Ivoire a mis l’accent sur l’importance des partenariats robustes comme ceux liant le Groupe OCP à des pays africains, estimant qu’à travers de telles initiatives, l’Afrique serait en mesure d’assurer sa souveraineté alimentaire et progresser vers un avenir plus durable et inclusif.
Jusqu’au 17 juillet, le Forum de haut niveau sur le développement durable examinera les progrès réalisés vers l’objectif 1 sur l’élimination de la pauvreté, l’objectif 2 sur la faim zéro, l’objectif 13 sur l’action climatique, l’objectif 16 sur des sociétés pacifiques et inclusives et l’objectif 17 sur le renforcement des moyens de mise en œuvre.
(avec MAP)