Akhannouch : “Il est temps d’ouvrir une discussion sérieuse sur la réforme des retraites”

Mardi 9 juillet, lors de la session de questions mensuelles à la Chambre des conseillers, le chef du gouvernement a prononcé une allocution sur le dialogue social au Maroc, mettant en lumière son rôle crucial dans “l’amélioration des conditions de travail et la stimulation de la performance économique nationale”.

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Aziz Akhannouch lors de la session mensuelle des questions orales à la Chambre des conseillers. Crédit: DR

Akhannouch a débuté son allocution en soulignant que ce rendez-vous constitutionnel est essentiel pour discuter des grandes orientations et des politiques publiques du pays, exprimant par la même occasion sa gratitude envers les conseillers pour avoir choisi le thème du dialogue social, une question centrale après deux ans et demi de mandat gouvernemental.

Notre croyance profonde en l’importance du dialogue social au sein de notre système institutionnel trouve ses racines dans les orientations sages de Sa Majesté”, a déclaré Akhannouch, rappelant les paroles du roi Mohammed VI qui, à l’occasion de la fête du Trône, avait insisté sur la nécessité de réussir le dialogue social et de créer un pacte social équilibré et durable. Ce pacte doit, selon lui, garantir la compétitivité des entreprises tout en soutenant le pouvoir d’achat des travailleurs.

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Le chef du gouvernement a ensuite détaillé les réalisations concrètes obtenues grâce au dialogue social. Parmi celles-ci, l’augmentation des salaires dans le secteur public de 1000 dirhams pour les catégories qui n’avaient pas encore bénéficié d’augmentation, et la réduction de l’impôt sur le revenu pour les classes moyennes, visant à améliorer leur pouvoir d’achat.

Akhannouch a aussi mis en avant la hausse du salaire minimum de 10% dans les secteurs industriel et agricole, ainsi que d’autres mesures significatives comme la réduction des conditions d’accès à la pension de vieillesse. Il a précisé que ces mesures sont le fruit d’un dialogue continu avec les partenaires sociaux, visant à répondre aux préoccupations des travailleurs tout en renforçant la compétitivité des entreprises marocaines. “Le dialogue social a constitué une entrée principale pour atteindre les objectifs de l’État social dans sa globalité”, a-t-il ajouté.

Cependant, des défis persistent, notamment la nécessité de réformer les régimes de retraite et d’adopter une loi organique pour encadrer le droit de grève. “Nous croyons qu’il est temps d’ouvrir une discussion sérieuse et responsable sur la réforme des régimes de retraite dans notre pays”, a-t-il affirmé, mettant en avant l’urgence de ces réformes pour “garantir la durabilité des caisses de sécurité sociale et assurer les droits des travailleurs tout en maintenant l’activité économique”.

Akhannouch a finalement insisté sur l’importance d’intégrer de nouveaux sujets dans le dialogue social, tels que le travail décent, l’égalité des genres et le développement du capital humain. Cette approche, selon lui, est cruciale pour “renforcer la cohésion sociale et soutenir le développement économique du Maroc”.

Si la volonté politique commune et partagée avec les partenaires sociaux a contribué à développer notre modèle marocain de dialogue social, a-t-il conclu, nous devons aujourd’hui créer de nouveaux espaces avec des approches innovantes pour traiter certaines questions sociales urgentes.”