La fin du cycle de resserrement monétaire de BAM et le démarrage d’un nouveau cycle accommodant pourraient être justifiés par le reflux confirmé des tensions inflationnistes, les nouveaux impératifs de soutien de la croissance nationale et le changement de cap monétaire à l’échelle mondiale, explique AGR dans un rapport trimestriel intitulé “Un pivot monétaire ouvrant la voie à une nouvelle phase d’assouplissement”.
Ce pivot monétaire pourrait se poursuivre dans un contexte général marqué par la confirmation du retour des taux réels en territoire positif, une transmission du resserrement monétaire vers les taux débiteurs, le début des chantiers sociaux de l’État et des mesures de ciblage des subventions et l’absence de tension visible sur le dirham en dépit des mouvements de volatilité sur la parité EUR/USD, précise la même source.
Compte tenu des prévisions inflationnistes rassurantes et de l’atténuation visible des pressions sur l’épargne nationale, BAM serait disposée à poursuivre son assouplissement monétaire en 2024, estime le bureau de recherche, relevant que cette nouvelle orientation de baisse des TD à l’international faciliterait le financement extérieur du Trésor et limiterait les pressions sur le déficit de liquidité bancaire.
Ainsi, Bank Al-Maghrib pourrait opérer au moins une baisse de son TD durant les 12 prochains mois sous l’hypothèse d’un environnement inflationniste maîtrisé, relevant deux tendances majeures qui soutiennent ce nouveau virage stratégique accommodant, à savoir des perspectives favorables à la poursuite de la désinflation et du pivot monétaire acté par la Banque centrale européenne (BCE) en juin 2024, prévoit AGR, faisant remarquer que les mesures entreprises par l’État pour un meilleur ciblage des populations démunies et les mesures de soutien du pouvoir d’achat des ménages sont des facteurs d’assurance par rapport à l’évolution future de l’inflation.
(avec MAP)