Nous pensons qu’il s’agit d’une décision incroyablement erronée de la part de ce ministre », a déclaré à la presse le porte-parole du département d’Etat, Matthew Miller.
Il réagissait à la décision du ministre d’extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu, annoncée jeudi, qu’il avait signé un décret « transférant quelque 35 millions de dollars des fonds gelés de l’Autorité palestinienne aux victimes du terrorisme ».
« L’Autorité palestinienne encourage et favorise le terrorisme en payant les familles des terroristes, des prisonniers et des prisonniers libérés », a écrit le ministre, pour justifier sa décision.
Pour Washington, « ce type de mesure du gouvernement israélien risque de déstabiliser la Cisjordanie et de nuire encore plus à la propre sécurité d’Israël », alors que la guerre dans la bande de Gaza a provoqué une flambée des violences en Cisjordanie occupée.
« Nous avons clairement indiqué au gouvernement israélien que ces fonds appartiennent au peuple palestinien. Ils devraient être transférés à l’Autorité palestinienne immédiatement, ils n’auraient pas dû être retenus, ils ne devraient pas être retardés », a affirmé Miller.
Le responsable américain a également fait valoir que l’Autorité palestinienne « a déployé des efforts considérables pour maintenir le calme et la stabilité en Cisjordanie au fil des ans, en particulier depuis le 7 octobre », quand le Hamas a lancé une attaque sans précédent contre Israël, déclenchant une campagne militaire de représailles sans relâche dans la bande de Gaza.
En vertu d’accords conclus dans les années 1990, Israël collecte des fonds pour l’Autorité palestinienne, puis lui reverse cet argent. Mais Israël bloque les recettes depuis le 7 octobre.
Dans un rapport en mai, la Banque mondiale avait estimé que l’Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas était au bord de l’asphyxie financière, du fait de l’assèchement complet de ses flux de ressources et d’une forte récession de l’économie palestinienne.