Une proportion importante de la population de ce territoire palestinien, qui fait l’objet d’une intense campagne de représailles après la sanglante attaque du 7 octobre contre Israël, est désormais confrontée à un niveau catastrophique de manque de nourriture et à des conditions proches de la famine, a expliqué le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, au cours d’un point de presse à Genève.
« Malgré les informations faisant état d’une augmentation des livraisons de nourriture, rien ne prouve actuellement que ceux qui en ont le plus besoin reçoivent des aliments en quantité et en qualité suffisantes », a-t-il souligné.
Face à cette situation, l’OMS et ses partenaires ont tenté de renforcer les services de nutrition dans la bande de Gaza, a expliqué le docteur Tedros.
« Plus de 8.000 enfants de moins de cinq ans ont été diagnostiqués et traités pour malnutrition aiguë, dont 1.600 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère », a-t-il relevé.
La malnutrition aiguë sévère est fréquemment associée à des complications médicales et elle est une cause majeure de morbidité et de mortalité chez les enfants.
Cependant, en raison de l’insécurité et du manque d’accès, seuls deux centres de stabilisation pour patients gravement sous-alimentés peuvent actuellement fonctionner, a expliqué le patron de l’OMS.
« Notre incapacité à fournir des services de santé en toute sécurité, combinée au manque d’eau potable et d’assainissement, augmente considérablement le risque de malnutrition des enfants », a-t-il déclaré.
« Il y a déjà eu 32 décès attribués à la malnutrition, dont 28 parmi les enfants de moins de cinq ans », a-t-il précisé.
La guerre a éclaté après l’attaque du Hamas du 7 octobre qui a fait 1.194 morts, pour la plupart des civils, selon un bilan de l’AFP reposant sur des chiffres officiels israéliens. L’armée israélienne a déclenché en réponse une offensive dévastatrice sur la bande de Gaza qui a fait plus de 37.000 morts, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé de ce territoire dirigé par le Hamas.
Le docteur Tedros a aussi insisté sur la crise sanitaire croissante qui frappe la Cisjordanie occupée.
Depuis le 7 octobre, l’OMS a recensé 480 attaques contre les services de soins en Cisjordanie, faisant 16 morts et 95 blessés dans ce territoire palestinien.
Il a aussi explique que le développement de « colonies illégales » rendait plus difficile l’accès de la population palestinienne à des services de santé.
En Cisjordanie, comme dans la bande de Gaza, la seule solution est la paix, a déclaré le docteur Tedros. « Le meilleur remède est la paix ».