Le chef de la diplomatie américaine, qui effectue sa huitième visite dans la région en autant de mois de guerre, doit commencer son voyage en Égypte et se rendre plus tard lundi en Israël.
Ce voyage vise à faire avancer une proposition annoncée le 31 mai par le président américain Joe Biden. Ce dernier redouble d’efforts pour arrêter une guerre particulièrement meurtrière pour les civils et qui menace de lui aliéner une partie de son électorat avant la présidentielle de novembre.
Mais le Hamas, dont l’attaque massive contre Israël le 7 octobre a déclenché la guerre et entraîné une riposte israélienne implacable dans la bande de Gaza, n’a toujours pas réagi officiellement.
Biden a décrit son plan comme venant d’Israël. Mais la démission dimanche du centriste Benny Gantz, figure clé du cabinet de guerre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, représente une nouvelle complication pour les efforts diplomatiques américains.
Gantz, un ancien général, a reproché au Premier ministre de n’avoir pas pris les décisions difficiles nécessaires pour permettre une “véritable victoire”, notamment en omettant d’élaborer un plan d’après-guerre pour la bande de Gaza.
En tête des sondages pour remplacer Netanyahu si de nouvelles élections sont convoquées, Benny Gantz se présente comme un partenaire plus souple avec les États-Unis que l’actuel Premier ministre, habitué aux querelles avec le vital allié américain.
Ces dernières semaines, Joe Biden a suspendu une livraison d’armes à Israël et a accusé Netanyahu de prolonger la guerre pour rester au pouvoir (une affirmation sur laquelle il est toutefois revenu).
Gantz a défié Netanyahu en se rendant seul à Washington en mars et a régulièrement rencontré Blinken lors de ses visites en Israël.
À court terme, le départ de Benny Gantz du cabinet de guerre pourrait avoir pour effet de supprimer un contrepoids aux alliés d’extrême droite de Netanyahu, hostiles à tout compromis et qui ont menacé de démissionner si Israël acceptait une trêve avec le Hamas.
Israël a également montré samedi qu’il disposait de plus d’outils que la diplomatie pour libérer les otages, sa principale priorité, en récupérant quatre d’entre lors d’une opération spéciale qui, selon les autorités palestiniennes, a fait 274 morts à Gaza.
Plus de 37.000 morts
Au total, l’offensive militaire israélienne déclenchée après le 7 octobre a tué au moins 37.084 personnes à Gaza, pour la plupart des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.
L’attaque du 7 octobre du Hamas sur le sud d’Israël avait fait 1194 morts, également des civils pour la plupart, selon un décompte de l’AFP basé sur les chiffres officiels israéliens.
Selon le plan présenté par Biden, Israël se retirerait des centres de population de Gaza, et le Hamas libérerait les otages. Le cessez-le-feu durerait d’abord six semaines, avant d’être prolongé au fur et à mesure que les négociateurs chercheraient à cesser définitivement les hostilités.
Jake Sullivan, conseiller de Biden en matière de sécurité nationale, a estimé dimanche qu’il était difficile de dire comment l’opération de sauvetage menée samedi par Israël dans la bande de Gaza affecterait les négociations. “Si le Hamas acceptait l’accord proposé, ces opérations ne seraient plus nécessaires, car les otages seraient libérés pacifiquement et non au moyen d’actions militaires”, a déclaré Sullivan à ABC News.
Au Caire, Blinken devrait également s’entretenir avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi au sujet des solutions permettant de rouvrir le point de passage de Rafah, entre l’Égypte et la bande de Gaza, fermé depuis un mois.
L’armée israélienne a pris le contrôle du poste-frontière et a accusé l’Égypte d’être responsable de sa fermeture. L’Égypte, premier État arabe à avoir fait la paix avec Israël, a rétorqué que les chauffeurs des camions d’aide humanitaire ne se sentaient pas en sécurité en franchissant les contrôles israéliens. Cette fermeture a aggravé la crise humanitaire à Gaza, faisant bondir les prix des denrées de base et aggravant les craintes de famine dans le petit territoire assiégé.
Au cours de sa tournée au Proche-Orient, Blinken doit également se rendre en Jordanie et au Qatar, avant de rejoindre Biden en Italie mercredi pour un sommet du G7.