Au cours d’une réunion avec la Commission de la justice, de la législation et des droits de l’homme à la Chambre des représentants, Benalilou a déclaré : “L’administration ne doit pas rester silencieuse. Elle doit répondre aux citoyens, qu’elle accepte ou refuse leur demande, en justifiant sa décision. Le silence augmente le degré de frustration chez les citoyens et nous ne devons pas l’ignorer.”
Benalilou a expliqué que ce silence crée un vide qui affecte l’efficacité des politiques et des programmes publics. “Il existe de bonnes politiques publiques et divers programmes, mais ils sont compromis par ce silence, qui engendre une tension perceptible.”
Le Médiateur a également souligné que le retard dans la publication de certains décrets et décisions réglementaires constituait un frein à la volonté législative. “Lorsqu’une loi est adoptée, elle vise à permettre aux citoyens de bénéficier de leurs droits. Retarder les décrets nécessaires est une entrave à cette volonté”, a-t-il précisé.
“Nous devons changer les comportements au sein de l’administration pour instaurer une justice relationnelle fondée sur la confiance des demandeurs de services publics”
Benalilou a insisté sur la nécessité de promouvoir la culture de l’excuse au sein des administrations publiques. “Il est temps que l’administration publique présente des excuses aux citoyens en cas d’erreur. Certes, il existe une crainte de la responsabilité et de la reddition de comptes, mais s’excuser signifie ne pas répéter l’erreur. Les administrations sont composées d’humains susceptibles de faire des erreurs, et s’excuser permettra de rétablir la confiance et de renforcer la crédibilité de l’administration”, a-t-il souligné.
Il a également dénoncé les conflits internes qui pénalisent les citoyens : “Parfois, un citoyen se voit refuser ses droits sous prétexte qu’ils n’ont pas été transmis lors de la passation de pouvoirs. Ce sont des conflits internes qui ne concernent pas le citoyen, mais relèvent de l’administration.”
S’adressant aux parlementaires, Benalilou a insisté sur leur rôle crucial pour améliorer la relation entre les usagers et l’administration publique. “Vous, représentants de la nation, devez transformer cette relation de manière tangible, afin que les citoyens en ressentent les effets concrets, et non simplement à travers des écrits. Nous devons changer les comportements au sein de l’administration pour instaurer une justice relationnelle fondée sur la confiance des demandeurs de services publics”, a-t-il déclaré.
Benalilou a également précisé que l’institution du Médiateur n’était pas en opposition à l’administration, cherchant plutôt à l’accompagner et à la guider. “Nous nous efforçons de trouver des solutions innovantes et intelligentes, reflétant une réelle volonté de répondre aux demandes des citoyens”, a-t-il conclu.