Semi-conducteurs : Pékin lance un fonds pour contrer les restrictions américaines

Le gouvernement chinois a lancé un nouveau fonds d’État pour les semi-conducteurs d’une valeur de 344 milliards de yuans (47 milliards de dollars), une mesure stratégique pour “contrer les efforts des États-Unis visant à limiter l’accès du géant asiatique aux technologies de pointe”, rapporte “Nikkei Asia”, un magazine d’analyse économique et politique.

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S’inscrivant dans le cadre d’une série de mesures visant à renforcer le secteur chinois des puces, le fonds d’investissement chinois pour l’industrie des circuits intégrés, Phase III, a été officiellement enregistré vendredi dernier, indique le magazine, citant le service chinois d’information sur les entreprises, Qichacha.

Les semi-conducteurs, essentiels au fonctionnement de certaines industries cruciales comme l’industrie automobile et l’industrie de défense, sont au cœur de la guerre commerciale et technologique entre la Chine et les États-Unis.

En octobre 2023, les États-Unis ont dévoilé une série de restrictions à l’exportation de semi-conducteurs vers la Chine, qui s’inscrivent dans une série d’initiatives prises “pour limiter l’accès des entreprises chinoises à des équipements de pointe achetés à l’étranger”.

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Selon Nikkei Asia, le nouveau fonds représente la démarche la plus importante de la Chine jusqu’à présent. Une première phase du projet chinois a été lancée en 2014 avec un investissement de 140 milliards de yuans, alors que la deuxième phase, lancée en 2019, a mobilisé un investissement de l’ordre de 200 milliards de yuans. Dans cette troisième phase, le ministère des Finances est le principal actionnaire avec 17%, suivi par une filiale de la Banque nationale de développement, détenue par l’État, avec 10%.

Une société d’investissement relevant du gouvernement municipal de Shanghai détient 9%, aux côtés d’autres entreprises publiques, indique le magazine. Bien que les objectifs d’investissement spécifiques n’aient pas été divulgués, l’accent devrait être mis sur les semi-conducteurs et les équipements de fabrication liés à l’intelligence artificielle (IA), poursuit la même source. Le fonds devrait également financer des projets de recherche et développement visant à améliorer les capacités de l’IA en utilisant la technologie de fabrication de puces existante.

En plus de soutenir le développement d’équipements de fabrication de puces soumis aux restrictions américaines, le fonds devrait aider les grandes sociétés chinoises de semi-conducteurs à passer rapidement des fournisseurs internationaux aux fournisseurs nationaux pour les plaquettes de silicium, les produits chimiques et les gaz industriels en fournissant un financement aux fabricants chinois de ces produits. La Chine ambitionne de devenir un des leaders de ce secteur clé. Le pays a fixé un objectif de production de 75% de ses besoins en semi-conducteurs pour 2025. Il est actuellement à 15%, selon la presse.

(avec MAP)