Pour Sekkouri, la hausse actuelle du taux de chômage est “l’héritage des gouvernements précédents”

Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, a attribué l’augmentation du taux de chômage au Maroc à des conditions climatiques défavorables et à une sécheresse exceptionnelle qui ont particulièrement touché le secteur agricole.

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Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences. Crédit: Rachid Tniouni / TelQuel

Selon Alyaoum24, lors d’une session de questions orales à la Chambre des représentants, il a expliqué que ces facteurs ont exacerbé une situation déjà critique, héritée des administrations précédentes, où plus de quatre millions de Marocains se trouvent sans emploi, étude ou formation, selon les révélations du Conseil économique, social et environnemental.

Sekkouri a souligné les efforts du gouvernement pour intégrer les jeunes dans le marché du travail, notamment les diplômés de la formation professionnelle, avec un taux d’intégration qui dépasse 80% dans certains secteurs.

Il a aussi noté une augmentation des taux d’emploi en milieu urbain, malgré les répercussions des crises récentes, y compris la pandémie de COVID-19 et la crise inflationniste.

Rappelons que le taux de chômage a atteint 13,7% au premier trimestre 2024, selon la récente note d’information du Haut-commissariat au plan (HCP) relative à la situation du marché du travail publié le 3 mai 2024.

Le taux de chômage s’est ainsi accru de 0,8 point entre les premiers trimestres de 2023 et de 2024, passant de 12,9% à 13,7%, de 17,1% à 17,6% en milieu urbain (+0,5 point) et de 5,7% à 6,8% en milieu rural (+1,1 point). Il a également enregistré une hausse de 2 points parmi les femmes, passant de 18,1% à 20,1% et de 0,5 point parmi les hommes, de 11,5% à 12%”, précise le HCP.

D’après la même source, le nombre de chômeurs a augmenté de 96.000 personnes entre T1-2023 et T1-2024, passant de 1.549.000 à 1.645.000 chômeurs, ce qui correspond à une hausse de 6% (+59.000 chômeurs en milieu urbain et +38.000 en milieu rural).

Le HCP fait également savoir que le taux du chômage a connu une hausse de 0,6 point à 35,9% parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans, de 1,1 point à 22% chez les personnes âgées de 25 à 34 ans, de 0,9 point à 8% parmi celles âgées de 35 à 44 ans et de 0,7 point à 4,5% pour les âgées de 45 ans et plus.

Le taux de chômage des diplômés a, de son côté, enregistré une hausse de 0,5 point à 20,3%. Cette augmentation est plus prononcée parmi les détenteurs de diplômes de qualification ou spécialisation professionnelle (+2,7 points à 25,4%) et de diplômes de l’enseignement secondaire qualifiant (+1 point à 23,6%).

S’agissant du volume des actifs occupés en situation de sous-emploi, il est passé, entre le premier trimestre de 2023 et celui de 2024, de 1.075.000 à 1.069.000 personnes au niveau national (de 573.000 à 571.000 personnes en milieu urbain et de 502.000 à 499.000 en milieu rural).

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Le taux de sous-emploi a stagné à 10,3% au niveau national et il s’est établi à 12,5% en milieu rural et à 9% en milieu urbain.

Pour ce qui est du volume de la population active occupée en situation de sous-emploi en termes de nombre d’heures travaillées, il est passé de 513.000 à 576.000 personnes au niveau national. Le taux correspondant s’est accru de 4,9% à 5,6%.

La population active occupée en situation de sous-emploi en termes d’insuffisance du revenu ou d’inadéquation entre formation et emploi exercé est passée de 562.000 à 493.000 personnes au niveau national. Le taux correspondant est passé de 5,4% à 4,8%.

Ladite note révèle aussi que les secteurs ayant connu une baisse du taux de sous-emploi sont les BTP (bâtiment et travaux publics) avec 1,4 point à 19% et l’industrie y compris l’artisanat avec 0,8 point à 6,3%.

En revanche, l’agriculture, forêt et pêche et les services ont enregistré une hausse, avec respectivement 0,4 point à 12,1% et 0,5 point à 8,3%.