Un patient, préférant rester anonyme, s’est confié à Hespress sur l’urgence de la situation : “Sans ce médicament, nous perdons des vies chaque jour.” Malgré les appels répétés au ministère de la Santé, la seule solution proposée a été de chercher le médicament à l’étranger, une alternative hors de portée pour la majorité.

Amine Bouzoubaa, secrétaire général de la Confédération des syndicats de pharmaciens du Maroc contacté par Hespress, explique que cette pénurie fait partie d’un problème plus large affectant le marché national, principalement en raison de la monopolisation de la production des matières premières pharmaceutiques par la Chine et l’Inde. Il souligne l’absence de médicaments alternatifs et les graves conséquences sanitaires pour les patients, notamment des déséquilibres hormonaux et une augmentation de la pression artérielle et du taux de sucre dans le sang.

Bouzoubaa propose la production locale de génériques ou l’importation de substituts pour pallier ces pénuries, ainsi que l’adoption de politiques permettant la substitution de médicaments en cas de rupture de stock.

Le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Aït Taleb, a reconnu lors d’une session parlementaire que ces pénuries résultent des perturbations du marché mondial liées à la pandémie de Covid-19, affectant la distribution des matières premières et les activités des fabricants et des importateurs. Il assure que le Maroc, grâce à des régulations strictes, maintient des stocks stratégiques pour atténuer l’impact de ces défis, incluant des réserves obligatoires pour les fabricants et les distributeurs, et a mis en place des centres régionaux pour l’achat de médicaments.