Anas El Yemlahi, leader du Parti de l’Union Socialiste des Forces populaires (USFP) dans le nord, vice-président de la commune de Tétouan et professeur universitaire, a été reconnu coupable de “fraude et escroquerie”. Comme rapporté précédemment par TelQuel Arabi, le plaignant Moatassim Amghour, ancien président de la commune de Jebha, a renoncé à sa plainte devant le tribunal.
Anas Al Yemlahi, ancien conseiller du ministre de la Justice Mohamed Ben Abdelkader (2019-2021) et quatrième adjoint au maire de Tétouan, actuellement en détention dans cette affaire surnommée “emploi contre argent”, avait avoué que le plaignant, Moatassim Amghour, ancien président de commune, l’avait contacté pour demander un emploi pour sa belle-sœur dans la fonction publique.
Il a révélé, selon des sources de TelQuel Arabi, qu’il avait accepté de servir d’intermédiaire et avait dit au plaignant qu’il pourrait employer sa belle-sœur sans concours pour un poste de délégué judiciaire au ministère de la Justice, moyennant un paiement de 130.000 dirhams. Le plaignant lui avait initialement remis un chèque de 130.000 dirhams, et, de son côté, il avait signé une reconnaissance de dette en sa faveur.
Mais selon les mêmes sources, le lendemain, le plaignant l’a contacté pour lui dire qu’il avait finalement rassemblé 125.000 dirhams en espèces et lui a demandé de ne pas encaisser le chèque donné la veille. Al Yemlahi lui a alors demandé de le rencontrer dans un café où Amghour lui a remis l’argent en espèces et lui a demandé en retour le chèque bancaire. Mais l’accusé a informé le plaignant qu’il le gardait chez lui, et a continué à le faire patienter sans lui rendre le chèque pendant environ un an.
Environ deux jours avant le début du mois de Ramadan de l’année dernière, le plaignant l’a contacté en demandant 50.000 dirhams pour un pèlerinage à la Omra. Al Yemlahi aurait alors déposé des montants de 20.000 dirhams, 20.000 dirhams et 10.000 dirhams dans son compte bancaire à Martil via son application bancaire. Ensuite, le plaignant lui a demandé le reste de l’argent, soit 75.000 dirhams. Après avoir insisté, Al Yemlahi aurait finalement déposé cet argent dans son compte bancaire, complétant ainsi le paiement total de 125.000 dirhams.
Ici, Anas Al Yemlahi avait expliqué qu’il avait demandé au plaignant de récupérer le document de reconnaissance de dette qu’il lui avait donné, mais le plaignant a refusé et demandé 300.000 dirhams. Face à cette situation et à son refus de céder à ses demandes, le plaignant a porté plainte auprès du procureur.
Concernant la possibilité qu’il ait été impliqué dans une arnaque d’échange d’emploi contre de l’argent, il a uniquement reconnu l’affaire mentionnée, niant avoir fait cette proposition à d’autres personnes. Selon ses déclarations, son intention n’était pas d’employer la sœur de la femme du plaignant ; c’était une fausse promesse afin d’obtenir l’argent pour lui-même.
L’accusé n’a cependant pas nié ce qui a été enregistré dans un audio par un commissaire judiciaire, dans lequel il était dit : “Une semaine et tu auras la décision (d’emploi). Écoute-moi, nous avions un directeur des ressources humaines, mais le destin en a décidé autrement et il a été remplacé. Le nouveau qui a été mis à sa place est ‘des nôtres’, mais il y a des complications, surtout avec l’affaire des avocats.”
En réponse à l’existence de cet enregistrement audio, il a précisé qu’il expliquait simplement au plaignant la manière avec laquelle la sœur de sa femme serait employée sans concours dans le but de le rassurer, et qu’il n’y avait pas de personne chargée de préparer la décision d’embauche de cette manière.