Cette initiative, entérinée par neuf associations et syndicats professionnels, propose des prix pour des trajets vers diverses régions du Royaume, avec des tarifs variant de 1200 à 12.000 dirhams.
Les représentants du secteur ont souligné que cette nouvelle tarification vise à pallier les conséquences économiques de la hausse des prix des carburants et des coûts d’exploitation.
Abdelghani Berrada, secrétaire général de l’Association nationale du transport et de la Fédération nationale du transport routier et portuaire, a déclaré à Hespress que “la grille tarifaire actuelle est une réduction de 40 % par rapport aux tarifs de 2007”, époque à laquelle les transporteurs bénéficiaient d’un gasoil subventionné à environ 7,20 à 7,30 dirhams le litre.
Cette initiative a toutefois suscité un débat juridique concernant sa conformité avec les lois en vigueur, notamment la loi sur la liberté des prix et la concurrence (loi n° 104.12) et celle relative au Conseil de la concurrence (loi n° 20.13).
“Le Conseil examinera la grille tarifaire de référence annoncée par les professionnels afin de vérifier sa légalité”, a déclaré Ahmed Rahhou, président du Conseil de la concurrence, à Hespress, tout en précisant que “pour ce qui est des prix des différents types de transport, une partie reste réglementée”.
De leur côté, les professionnels du transport invoquent l’article 9 de la loi sur la liberté des prix et la concurrence, qui permet certaines dérogations lorsque les pratiques apportent un bénéfice équitable aux utilisateurs et favorisent le progrès économique et technique, notamment par la création ou la préservation d’emplois.
Berrada a insisté sur le fait que cette grille tarifaire n’est qu’une référence et non une obligation pour les transporteurs, qui peuvent ajuster les prix en fonction de leurs besoins et des conditions du marché. Cette mesure vise principalement à sensibiliser les autorités et le public sur les défis économiques auxquels est confronté le secteur du transport routier, notamment l’augmentation des coûts de carburant et des salaires, menaçant ainsi la viabilité financière des entreprises et les emplois qu’elles génèrent.
Les professionnels ont également sollicité l’intervention de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) pour reconsidérer la décision de restreindre l’accès au port de Casablanca à une seule porte d’entrée et de sortie pour les camions. Selon eux, cette restriction augmente les coûts opérationnels et affecte les délais et les frais de livraison aux plateformes logistiques, justifiant ainsi la nécessité d’une révision de ladite mesure.