Les faits (….) contiennent des éléments correspondant à la description typique d’un délit contre la liberté sexuelle et d’un délit de coercition”, a indiqué lundi le tribunal madrilène de l’Audience nationale qui a rejeté le recours de l’ancien président de la Fédération espagnole de football contre son renvoi en justice, annoncé en janvier.
Le tribunal n’a pas encore fixé la date du procès. Le 20 août, Luis Rubiales avait embrassé sur la bouche par surprise la numéro 10 espagnole Jenni Hermoso devant les caméras du monde entier, quelques minutes après le triomphe de la Roja (la sélection espagnole) à Sydney lors de la finale de la Coupe du monde féminine.
Son geste avait provoqué une vague d’indignation en Espagne et à l’étranger, obligeant Rubiales à démissionner le mois suivant.
Ce baiser pourrait conduire Luis Rubiales derrière les barreaux. Le parquet qui présente ses réquisitions avant le procès en Espagne a en effet demandé une peine de deux ans et demi de prison à son encontre : un an pour agression sexuelle et un an et demi pour “coercition” en raison des pressions exercées sur la joueuse pour la convaincre de dire que ce baiser avait été consenti.
Le ministère public demande également que Rubiales soit placé pendant deux ans en liberté surveillée après l’accomplissement de sa peine et qu’il verse 50.000 euros d’indemnités à la joueuse pour le seul délit d’agression sexuelle.
Depuis une récente réforme du Code pénal espagnol, un baiser non consenti peut être considéré comme une agression sexuelle, catégorie pénale regroupant tous les types de violence sexuelle, y compris le viol.
L’ex-sélectionneur de la Roja féminine, Jorge Vilda, actuel sélectionneur de la sélection nationale marocaine de football féminin, ainsi que deux anciens responsables de la Fédération ont également vu leurs recours rejetés et seront aussi jugés dans cette affaire.
(avec MAP)