Algérie : des ONG appellent à la libération des “détenus d'opinion”

Des associations de défense des droits humains algériennes et internationales ont adressé, ce jeudi 4 avril, un appel aux autorités algériennes pour "libérer les détenus injustement emprisonnés" et "ouvrir l'espace civique".

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L’appel a été lancé dans un communiqué signé par une vingtaine d’organisations, dont la Fédération internationale pour les droits de l’Homme (FIDH), l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), Euromed, et Front Line Defenders ainsi qu’algériennes comme Ibtykar et le Comité national pour la libération des détenus (CNLD).

« A ce jour plus de 200 personnes sont emprisonnées pour avoir exprimé leur opinion et exercé leurs droits fondamentaux » comme la liberté d’association et de rassemblement pacifique, ont souligné les signataires.

Parmi ces « détenus d’opinion », il y a des « figures » du mouvement contestataire Hirak qui avait démarré il y a 5 ans et provoqué la chute en avril 2019 du président Abdelaziz Bouteflika (décédé en septembre 2021), ont ajouté les ONG.

Elles ont notamment cité Brahim Laâlami, un jeune tailleur d’une trentaine d’années et le poète Mohamed Tadjadit qui « cumulent presque 60 mois d’incarcération depuis 2019, (le militant écologiste) Mohad Gasmi, 48 ans, détenu depuis juin 2020 et le journaliste Ihsane El Kadi », 64 ans, condamné à sept ans de prison dont cinq ferme.

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Ces personnalités et d’autres, moins connues, ont été pendant le ramadan au cœur d’une campagne sur les réseaux sociaux de militants des droits qui ont diffusé leurs portraits et des appels à leur libération.

A l’approche de la fin du mois sacré de l’islam, les signataires ont réclamé « la libération immédiate et réhabilitation pleine et entière des détenus injustement emprisonnés pour avoir exercé leurs libertés d’opinion, d’association et de rassemblement pacifique ».

Ils ont aussi demandé d’« abroger les lois et articles du code pénal, liberticides et instrumentalisés à des fins répressives », en référence notamment à un texte réprimant les actes terroristes.

« Une véritable chape de plomb pèse sur la société civile » avec des « actions judiciaires arbitraires contre des organisations de la société civile, des partis d’opposition, des syndicats et des médias indépendants », ont aussi dénoncé les signataires, rappelant la dissolution en 2021 de l’association RAJ et de la Ligue des droits humains LAADH en 2022.