Alors que ce conflit entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël continue de faire rage, le ministère de la Santé du Hamas a annoncé la mort d’au moins 60 personnes, en majorité des civils, dans les bombardements nocturnes israéliens sur la petite bande de terre palestinienne menacée de famine.
En Israël, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a été opéré dimanche soir “avec succès” d’une hernie selon son bureau, alors qu’il est défié depuis deux jours dans la rue par des milliers de manifestants qui réclament sa démission et la libération des otages israéliens retenus à Gaza.
Toujours en territoire israélien, la police a annoncé lundi avoir arrêté dans le sud où elle vit, la sœur du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, “soupçonnée d’avoir des contacts avec des agents du Hamas”.
Bâtiments détruits, calcinés ou aplatis, rues jonchées de décombres et de gros monticules de sable. Des images de l’AFP montrent un paysage de dévastation dans le complexe hospitalier d’al-Chifa à Gaza (nord) pris d’assaut le 18 mars pas l’armée après avoir accusé des chefs du Hamas de s’y être cachés.
Lundi, elle a annoncé son retrait après avoir “achevé” ses opérations au cours desquelles elle a tué plus de 200 “terroristes”.
Un journaliste de l’AFP et des témoins sur place ont vu des chars et des véhicules s’en retirer, sous le couvert des tirs d’artillerie et des frappes aériennes.
“Des dizaines de corps de martyrs, certains en état de décomposition, ont été retrouvés dans l’enceinte et aux abords de l’hôpital d’al-Chifa”, a affirmé le ministère de la Santé du Hamas qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.
Un médecin a déclaré à l’AFP que plus de 20 cadavres avaient été retrouvés. D’après lui, certains des corps se sont fait rouler dessus par les véhicules militaires pendant leur retrait.
Dimanche, le directeur de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, a indiqué que 21 patients étaient morts depuis le début de l’opération israélienne à al-Chifa, où des centaines de déplacés avaient trouvé refuge. Selon lui, il reste dans cet hôpital 107 patients, dont quatre enfants et 28 malades dans un état critique, et depuis samedi, “il ne reste plus qu’une bouteille d’eau pour 15 personnes”.
L’armée israélienne avait déjà mené une opération similaire à al-Chifa en novembre, accusant le Hamas, qui dément se servir de cet hôpital comme d’un centre de commandement.
Les troupes israéliennes mènent également des opérations dans les secteurs des hôpitaux de Nasser et al-Amal à Khan Younès dans le sud, selon le Hamas.
Dimanche, le chef de l’OMS a affirmé qu’un “campement dans l’enceinte de l’hôpital al-Aqsa a été touché par une frappe aérienne israélienne”, faisant quatre morts. L’armée israélienne a affirmé avoir ciblé “un centre de commandement opérationnel terroriste” dans la cour de cet hôpital de Deir al-Balah (centre).
À ce jour, les opérations israéliennes ont coûté la vie à 32.782 personnes, la plupart des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas et provoqué une catastrophe humanitaire et des destructions colossales.
L’armée israélienne a annoncé lundi que 600 de ses soldats avaient été tués depuis le 7 octobre, dont 256 dans l’offensive terrestre dans la bande de Gaza.
Fait étonnant, la police israélienne a annoncé avoir arrêté Sabah Abdel Salam Haniyeh, la sœur du chef du Hamas, âgée de 57 ans et qui a la nationalité israélienne, dans sa maison à Tel-Sheva dans le sud d’Israël. Elle est aussi soupçonnée “d’incitation à commettre des actes de terrorisme en Israël”. Son frère, Ismaïl Haniyeh, est basé au Qatar.
C’est au Qatar et en Égypte où ont eu lieu ces derniers mois des discussions indirectes entre Israël et le Hamas via les médiateurs internationaux — Égypte, Qatar, États-Unis — en vue de conclure un accord de trêve associée à une libération d’otages. Mais cet accord est loin, les deux protagonistes s’accusant mutuellement d’intransigeance.
Et ce malgré les appels des organisations internationales, alertant sur un risque de famine pour la majorité des 2,4 millions d’habitants de la bande de Gaza, soumise par Israël à un siège depuis le 9 octobre et à un blocus total depuis 2007.
En soirée, de nouvelles manifestations contre le gouvernement Netanyahu sont prévues à Jérusalem. “Élections !”, Netanyahu “doit partir” et “Ramenez (les otages) maintenant !” ont scandé dimanche soir les manifestants rassemblés devant le Parlement à Jérusalem.