La cour criminelle de Paris condamne Salim Berrada, le violeur de Tinder, à 18 ans de prison

À l’issue de la quinzaine de jours qu’a duré son procès, le photographe marocain Salim Berrada a été condamné à 18 ans de prison, ainsi qu’à une interdiction définitive du territoire français. Une deuxième affaire, qui l’oppose à 6 plaignantes pour “viol avec soumission chimique”, est toujours en cours.

Par

Salim Berrada. Crédit: DR

Le dénouement de l’affaire du violeur de Tinder était prévisible. Après neuf ans d’instruction et près de 15 jours de procès, le photographe marocain Salim Berrada a été condamné ce vendredi 29 mars à 18 ans de prison pour douze viols et trois agressions sexuelles.

Les plaignantes dans cette affaire étant au nombre de 17, un acquittement a été prononcé pour seulement deux affaires, le jury ayant estimé qu’il y avait un manque de preuves les concernant. Cet acquittement concerne uniquement deux plaignantes qui n’avaient pas assisté au procès.

à lire aussi

La veille au soir du verdict, le procureur général Philippe Courroye avait requis une sentence de 19 ans de prison — soit un an à peine en dessous de la peine maximale encourue par Salim Berrada —, ainsi qu’une interdiction définitive du territoire français. Salim Berrada sera donc expulsé vers le Maroc à l’issue de son long séjour en prison.

Pour l’heure, pas d’appel

Jusqu’au bout, le violeur en série se sera emmuré dans le déni de tous les faits qui lui sont reprochés, se refusant au moindre aveu. Lors de sa dernière prise de parole avant le retrait du jury pour délibérer, Salim Berrada a du moins, pour la toute première fois depuis le début du procès, présenté des excuses aux plaignantes pour “le mal qui a pu (leur) être causé”. Ce semblant d’empathie ne constitue pas pour autant une reconnaissance des faits : “Je ne suis pas le monstre qui a été dépeint ici”, a déclaré Salim Berrada, soutenant de nouveau que toutes ses relations sexuelles avec les plaignantes étaient consenties.

Sa défense, qui a dénoncé “l’impossibilité de Salim Berrada de se défendre” et a plaidé pour “le bénéfice du doute” en faveur de son client, n’a pour l’heure pas annoncé d’intention de faire appel. La loi française octroie un délai de 10 jours, à compter de la date du verdict, pour déposer une procédure en appel.

Si une condamnation a été dénoncée pour cette première affaire, une seconde est actuellement en cours d’instruction. Les faits qui lui sont reprochés sont similaires à la première, à la différence qu’ils remontent à l’été 2019, quelque temps après la remise en liberté de Salim Berrada. Celle-ci concerne pour l’heure 6 plaignantes, et son dénouement pourrait faire de Salim Berrada un récidiviste légal, dont la condamnation pourrait s’élever jusqu’à la perpétuité.

Pour rappel, les 17 plaignantes qui ont porté plainte pour viol et agression sexuelle dans le cadre de cette première affaire ont toutes fait le récit d’un même mode opératoire de la part de Salim Berrada. Après une première prise de contact sur Facebook ou des sites de mannequinat, l’homme leur donnait rendez-vous dans son appartement du 20e arrondissement de Paris, dans lequel elles ont été droguées puis violées.

Dans le cadre de la deuxième affaire — après l’éclatement de la première, époque à laquelle Salim Berrada était placé sous contrôle judiciaire —, où il est question de viol avec soumission chimique, Salim Berrada a sévi à travers des faux profils sur des sites de rencontre tels que Tinder, ce qui lui a valu le surnom médiatique de “violeur de Tinder”.