Suite à la tenue d’une réunion présidée par le chef de l’État algérien, Abdelmadjid Tebboune, en présence du Premier ministre, des chefs des deux chambres du Parlement, du chef d’état-major de l’armée et du président de la Cour constitutionnelle, un bref communiqué a été rendu public, annonçant qu’il a été “décidé de la tenue d’une élection présidentielle anticipée, dont la date est fixée au samedi 7 septembre 2024” et que “le corps électoral sera convoqué le 8 juin 2024”.
Une anticipation de trois mois (au lieu d’une date d’élections initialement prévue en décembre) qui a vite été perçue comme une tentative de prendre de court tout éventuel rival politique. Telle a donc été la première question à laquelle a répondu le président algérien, affirmant simplement que “le mois de décembre n’est pas le vrai mois pour organiser des élections”, et précisant que cette anticipation est due à des “raisons purement techniques”.
Conscient des retours négatifs et du scepticisme naissant quant à ce report, le président algérien s’est contenté d’affirmer “tout cela n’est que philosophie et spéculation… Ceux qui t’aiment y verront quelque chose de positif, ceux qui détestent retiendront le négatif”.
“Avant l’heure ce n’est pas l’heure”, a souri le président lorsque la question sur une nouvelle présentation aux élections lui a été posée. Dilatoire à souhait au sujet de la prochaine présidentielle, Tebboune a insisté sur le fait que 5 mois séparent la date de l’interview et la tenue des élections, mois durant lesquels la présidence devrait arriver au bout de son programme.
Mais allant même au-delà de tout projet de réélection, le président algérien s’est projeté en 2027, date butoir où il table sur une augmentation de 100 % des salaires et du PIB du pays.
Pour Tebboune, la bataille que mène actuellement l’Algérie est celle de la Palestine. “Lorsque j’ai pris la parole à l’assemblée générale des Nations unies, j’ai affirmé qu’il était l’heure pour la Palestine de devenir membre permanent des Nations unies, malgré son occupation”, a lancé le président, avant d’affirmer qu’il était “sûr” de l’aboutissement de ce combat et qu’il ne lâcherait pas l’affaire tant que cette dernière ne serait pas résolue.
D’un point de vue diplomatique, Tebboune a affirmé qu’il n’y avait de rivalité avec aucun pays. “Pour nos voisins de l’ouest, la porte est ouverte. Ils ont fait des choix, seuls, sans nous concerter, notamment dans le développement avec les pays du Golfe, dans la demande d’adhésion à la CEDEAO, mais ils sont libres”, a lancé le président algérien au sujet du Maroc, tout en affirmant que des concertations entre les deux pays pourraient s’avérer utiles, “d’autant plus que certains des problèmes des deux pays sont similaires”.
Le dossier du Sahara a naturellement fait partie des sujets traités lors de la prise de parole du président algérien. À ce sujet, Tebboune a une nouvelle fois avancé qu’il s’agissait d’une “question de décolonisation”, en tenant à impliquer la Ligue arabe dans le différend régional. “Il n’y a pas de résolution de la Ligue arabe reconnaissant la souveraineté marocaine sur le Sahara”, a-t-il affirmé. Il a ensuite soutenu : “Si on opte pour la voie de la raison au lieu de la menace et de la force, on arrivera à une solution”, soulignant que les actions visant à résoudre cette problématique ne sont pas dirigées “contre nos frères au Maroc ou quiconque”.