Pays-Bas : appels dans le méga-procès du “cerveau” de la Mocro Maffia Ridouan Taghi

Le parquet néerlandais a annoncé mardi interjeter appel de sept des 17 condamnations prononcées dans un méga-procès dans lequel un baron de la drogue redouté a été condamné à la perpétuité.

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Ridouan Taghi et son portrait robot.

Un avocat de Ridouan Taghi avait la veille déclaré aux médias néerlandais que l’ancien fugitif le plus recherché du pays faisait lui aussi appel de sa condamnation pour une série de meurtres commis par son gang.

Le procès “Marengo”, qui a déjà duré presque six ans, s’est déroulé sous haute sécurité et est considéré par les observateurs comme sans précédent aux Pays-Bas par son ampleur. Au moins trois personnes liées à l’affaire ont été assassinées, notamment le célèbre journaliste Peter R. de Vries.

Né au Maroc et ayant grandi aux Pays-Bas, M. Taghi, 46 ans, a été condamné fin février à la perpétuité. Il est considéré comme le cerveau du cartel de drogue surnommé la “Mocro Maffia”, une organisation qualifiée par l’accusation de “machine à tuer bien huilée”.

Seize autres suspects ont été condamnés à des peines allant de la perpétuité à un an et neuf mois de prison.

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Le parquet a précisé faire appel des sentences contre sept co-suspects de M. Taghi, des “cas dans lesquels le tribunal a partiellement acquitté des suspects et des cas dans lesquels le ministère public considère que les peines imposées sont trop légères”.

Le ministère public n’a pas interjeté appel dans cinq affaires”, a-t-il ajouté.

Dans les autres dossiers, dont celui de Ridouan Taghi, le ministère public “suivra” l’appel déposé par les suspects, a-t-il souligné.

Lundi, l’avocat Michael Ruperti a déclaré aux médias néerlandais que M. Taghi ferait appel, sans détailler ses arguments.

Les accusés ont été condamnés pour six meurtres, quatre tentatives de meurtre et pour avoir planifié d’autres liquidations, commis entre 2015 et 2017, visant principalement des individus soupçonnés par le gang d’être devenus des informateurs de la police.

L’assassinat d’une des victimes, Hakim Changachi, commis en 2017 à Utrecht (centre), est considéré comme une erreur. Peu de temps après, Nabil B., alors membre du gang, s’est rendu à la police et a accepté de devenir témoin à charge.

Trois personnes liées à Nabil B. ont ensuite été tuées lors du procès : son frère en 2018, son avocat en 2019 et Peter R. de Vries, considéré comme son confident, en 2021.