A partir du 1er mars, le gouvernement introduit une interdiction temporaire sur les exportations d’essence”, a indiqué le gouvernement dans un communiqué.
Cette mesure, prise “pour six mois”, jusqu’au 31 août, doit servir à “maintenir une situation stable sur le marché des carburants pendant la période de demande accrue liée aux travaux de printemps” notamment dans plusieurs raffineries, a justifié le gouvernement.
Elle intervient surtout à deux semaines de l’élection présidentielle qui doit voir Vladimir Poutine être réélu au Kremlin jusqu’en 2023, un résultat qui ne fait guère de doute tant l’opposition a été laminée ces dernières années.
L’interdiction ne concernera toutefois pas notamment “les livraisons effectuées dans le cadre d’accords intergouvernementaux internationaux, y compris les accords avec les États membres de l’Union économique eurasiatique” — Bélarus, Kazakhstan, Kirghizstan, Arménie —, a précisé le gouvernement.
Ce mercredi, le vice-Premier ministre russe chargé de l’Énergie, Alexandre Novak, avait anticipé l’annonce officielle et expliqué : “Lorsque le marché sera saturé, excédentaire, naturellement alors des mesures seront prises pour lever l’interdiction.”
La Russie avait déjà mis en place une telle mesure à l’automne 2023 face à la flambée des prix à la pompe, un phénomène qui grignotait toujours plus le pouvoir d’achat des Russes déjà affecté par l’affaiblissement du rouble du fait des sanctions.
En 2023, la Russie a produit 43,9 millions de tonnes d’essence, selon des chiffres officiels.
La manne financière issue de la vente des hydrocarbures est essentielle pour Moscou au moment où son économie est tournée vers l’effort de guerre pour soutenir l’offensive militaire en Ukraine. Or ces derniers mois, l’armée ukrainienne a frappé à l’aide de drones explosifs plusieurs dépôts pétroliers russes, amputant les forces de Moscou de ressources importantes.