Le ministère a également fait état, dans un communiqué, de 96 morts au cours des dernières 24 heures, et d’un total 70.215 blessés depuis le 7 octobre.
Sur place, les forces israéliennes bloquent “systématiquement” l’accès aux personnes ayant besoin d’aide humanitaire à Gaza, compliquant encore la tâche déjà délicate d’acheminer cette aide dans ce qui est devenu une zone de guerre anarchique, a déclaré l’ONU mardi.
Il est devenu pratiquement impossible d’effectuer des évacuations médicales et des livraisons d’aide dans le nord de la bande de Gaza et de plus en plus difficile dans le sud, a déclaré Jens Laerke, porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA). Tous les convois d’aide prévus dans le nord se sont vu opposer un refus par les autorités israéliennes ces dernières semaines, le dernier autorisé remontant au 23 janvier, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Pire encore, même les convois qui avaient reçu une autorisation des autorités israéliennes ont été bloqués à plusieurs reprises ou ont essuyé des tirs. Laerke a ainsi évoqué un incident survenu dimanche dernier, lorsqu’un convoi organisé conjointement par l’OMS et le Croissant-Rouge palestinien pour évacuer des patients de l’hôpital Al Amal assiégé dans la ville de Khan Yunis (sud), a été bloqué pendant des heures et que des ambulanciers ont été arrêtés.
“Malgré une coordination préalable avec les autorités israéliennes pour tous les membres du personnel et les véhicules, les forces israéliennes ont bloqué le convoi de l’OMS pendant de nombreuses heures dès qu’il a quitté l’hôpital”, a déclaré Laerke aux journalistes à Genève.
“Les militaires israéliens ont forcé les patients et le personnel à sortir des ambulances et ont fait se déshabiller les membres du personnel médical”, a-t-il ajouté, précisant que le convoi, qui transportait 24 patients, était resté bloqué pendant sept heures.
“Trois membres du personnel paramédical du Croissant-Rouge palestinien ont ensuite été arrêtés, bien que leurs informations personnelles aient été communiquées à l’avance aux forces israéliennes”, a déclaré Laerke, ajoutant qu’un seul d’entre eux avait été libéré jusqu’à présent.
“Il ne s’agit pas d’un incident isolé”, a-t-il souligné, avant de préciser que “les convois d’aide ont essuyé des tirs et l’accès aux personnes ayant besoin d’être secourues leur est systématiquement refusé”.
Cette “facilitation inadéquate de l’acheminement de l’aide dans la bande de Gaza signifie que les travailleurs humanitaires sont exposés à des risques inacceptables et évitables d’être détenus, blessés ou pire encore”, a déclaré Laerke.
Quand l’aide vient du ciel
Ce lundi, l’armée jordanienne a déclaré avoir effectué une série de largages d’aide humanitaire, de nourriture et d’autres fournitures “directement à la population” palestinienne de la bande de Gaza assiégée, dont un par un avion de l’armée française. Les forces jordaniennes auraient effectué “quatre largages aériens transportant de l’aide à la population de Gaza”, suivant l’ordre du roi Abdallah II de Jordanie, selon un communiqué.
L’opération a eu pour but “d’acheminer l’aide directement à la population et à la larguer le long de la côte de la bande de Gaza, du nord au sud”, précise l’armée dans un communiqué.
Il s’agit selon le texte “de fournitures de secours et alimentaires, y compris des repas prêts à consommer à grande valeur nutritionnelle, pour soulager la souffrance de la population dans la bande de Gaza”. “Quatre avions C-130, dont l’un appartenant aux forces armées françaises”, y ont effectué les livraisons, a-t-il ajouté.
La Jordanie a mené seize opérations de largage d’aides humanitaires et médicales depuis le début de la guerre le 7 octobre entre Israël et le Hamas à Gaza, destinées notamment à un hôpital de campagne jordanien dans le nord du territoire palestinien.
La situation humanitaire ne cesse d’empirer dans la bande de Gaza où le bureau de coordination de l’aide humanitaire (Ocha) a mis en garde samedi contre “une menace de famine de masse” faute d’approvisionnements suffisants en eau et nourriture.
Les ONG de défense des droits de l’Homme Amnesty International et Human Rights Watch ont accusé lundi Israël de continuer à limiter l’aide humanitaire malgré la demande de la Cour internationale de justice (CIJ) de tout faire pour empêcher un génocide dans la bande de Gaza. En novembre, Israël a dit avoir coordonné un largage aérien d’aide humanitaire avec la Jordanie.
(avec AFP)