Agadir : la régie régionale aura recours aux eaux non conventionnelles pour l’arrosage des espaces verts

La Régie autonome multiservices d’Agadir (RAMSA) a eu recours aux eaux non conventionnelles, notamment la réutilisation des eaux usées épurées, qui constitue une alternative pour contribuer à la préservation de l’équilibre hydrique du Grand Agadir.

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FADEL SENNA / AFP

La RAMSA a consenti des investissements importants pour la collecte, le transfert et le traitement des eaux usées en vue de leur réutilisation pour l’arrosage des golfs (450 hectares) et des espaces verts (600 hectares) du Grand Agadir pour une superficie globale estimée à 1050 hectares.

Dans ce sens s’inscrit la mise en service depuis 2010 de la station de traitement M’zar qui constitue le maillon principal de ces investissements de la partie Sud d’Agadir. Cette infrastructure hydraulique a permis d’assurer un potentiel annuel de 11 millions de m3 en eaux épurées (Après extension la capacité portera à 24 millions de m3).

La distribution des eaux épurées produites est assurée à travers une station de traitement tertiaire de capacité 30.000 m3/jour, trois réservoirs de capacités 2500 m3, 3500 m3 et 7000 m3 (capacité totale 13.000 m3), un réseau d’adduction et de distribution sur un linéaire de 87 km et deux stations de pompage de capacités 245 l/s et 195 l/s.

Ce projet ambitieux de réutilisation, dont le montant global s’élève à 150 millions de dirhams (MDH), est le fruit d’un partenariat conclu en 2018 entre le ministère de l’Intérieur, 40 MDH, le Secrétariat d’État chargé de l’Eau, 40 MDH, et la RAMSA, 70 MDH.

À travers ces réalisations, une première mise en service de la partie gravitaire du réseau de distribution a permis de desservir déjà une superficie d’environ 500 hectares par la livraison de l’eau épurée à cinq établissements golfiques (volume réutilisé allant jusqu’à 16.000 m3/j) sachant que le taux de réalisation de l’infrastructure relative à l’arrosage des espaces verts et golfs dépasse 90 %.

Dans une déclaration à la MAP, Nabil Leghzaoui, chef de division de l’environnement et de la qualité d’eau à la RAMSA a indiqué que le projet de réutilisation des eaux usées épurées pour l’arrosage des espaces verts s’inscrit dans le cadre des efforts déployés pour favoriser une gestion rationnelle des ressources hydriques à même de faire face à la problématique de rareté de l’eau que connaît la région de Souss-Massa ces dernières années.

Et d’ajouter que les services de la RAMSA sont à pied d’œuvre au niveau du Grand Agadir pour rationaliser l’utilisation de l’eau et la sécurisation de l’alimentation en cette denrée vitale en application des directives royales qui accordent un intérêt particulier à cette question stratégique.

À travers ce genre de projets écologiques, la RAMSA poursuit ses actions tous azimuts pour atténuer l’impact de la pénurie d’eau, valoriser les eaux épurées et restreindre le recours à l’eau potable et aux eaux de forage pour l’arrosage des espaces verts, a-t-il souligné.

D’autre part, il a été procédé à la programmation, au niveau de la région de Souss-Massa, d’un ensemble de projets hydrauliques structurants, dont l’extension de la station de dessalement d’eau de mer de Chtouka-Ait Baha pour l’alimentation en eau potable d’Agadir et l’irrigation.

Il s’agit aussi de la réalisation de la nouvelle station de dessalement sur la plage d’Aglou pour sécuriser l’approvisionnement de la ville de Tiznit, pour un coût global de 2,7 milliards de dirhams.

Il est question également de la poursuite de la réalisation des travaux de surélévation du barrage Mokhtar Soussi dans la province de Taroudant, pour atteindre une capacité de 281 millions de m³, ainsi que la réalisation des travaux du barrage Tamri dans la préfecture d’Agadir Ida-Outanane, outre l’installation d’usines de dessalement mobiles, l’acquisition de camions-citernes et l’intensification de la réalisation de forages exploratoires.

(avec MAP)