Ryad fustige des déclarations de Washington sur la “normalisation” avec Israël

L’Arabie saoudite a fustigé tôt mercredi des déclarations de la Maison Blanche suggérant des discussions “positives” depuis le début de la guerre à Gaza en vue d’une éventuelle normalisation des relations entre le Royaume et Israël.

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Mohammed ben Salmane, le fils du roi d'Arabie saoudite, le 11 avril 2017 à Ryad. Crédit: AFP

En réponse aux propos du “porte-parole du (Conseil) de sécurité national des États-Unis (…) la position du Royaume d’Arabie saoudite n’a jamais changé sur la question palestinienne”, a indiqué la diplomatie saoudienne dans un communiqué.

Il n’y aura pas de relations diplomatiques avec Israël tant qu’un État palestinien ne sera pas reconnu dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale” et que “l’agression” à Gaza se poursuivra, a ajouté le ministère saoudien.

Répondant à une question lors d’un point-presse à Washington, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale des États-Unis, entité qui dépend de la Maison Blanche, John Kirby, a évoqué des discussions, depuis le début de la guerre Israël-Hamas le 7 octobre, à propos d’une normalisation des relations entre l’Arabie saoudite et l’État hébreu.

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Nous étions, avant le 7 octobre, et sommes toujours en discussions avec nos partenaires dans la région — Israël et l’Arabie saoudite évidemment, les deux principaux — pour tenter d’aller de l’avant avec un accord de normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite. Ces discussions vont bien. Nous avons reçu un retour positif des deux parties”, a déclaré Kirby.

Chef de file des monarchies arabes du Golfe et poids lourd du Moyen-Orient, l’Arabie saoudite ne reconnaît pas Israël, mais avait engagé avant la guerre des pourparlers avec les États-Unis, son principal allié, sur une éventuelle normalisation des relations avec Israël.

Depuis le 7 octobre, le royaume saoudien conditionne la reprise des discussions à un cessez-le-feu à Gaza et un accord sur une voie “irrévocable” vers la création d’un État palestinien.

Au lendemain de sa rencontre à Ryad avec le prince Mohammed ben Salmane, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a affirmé mardi que le dirigeant de facto de l’Arabie saoudite avait réaffirmé son “fort intérêt” pour des liens avec Israël, mais qu’il voudrait auparavant la fin du conflit à Gaza et un “calendrier” pour la création d’un État palestinien.

Le royaume saoudien, gardien des premiers lieux saints de l’islam, n’a pas adhéré aux accords d’Abraham de 2020, négociés par les États-Unis, qui ont permis à ses voisins, Bahreïn et les Émirats arabes unis, ainsi qu’au Maroc, d’établir des liens officiels avec Israël.