Imbroglio autour de l’inscription de la marocanité du Sahara dans le Bulletin officiel espagnol

Le gouvernement espagnol a récemment reconnu la marocanité du Sahara dans le Bulletin officiel de l’État (BOE), une mention qui ne manque pas de déchaîner les passions de l'autre côté de la Méditerranée.

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Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez. Crédit: AFP

L’attribution de travaux de rénovation de l’école espagnole de Laâyoune, dans le Sahara, en août 2023, accompagnée d’une série de documents identifiant la région comme territoire marocain, a récemment entraîné une levée de boucliers de la part des cercles pro-Polisario en Espagne.

Une fois le bulletin publié, ces derniers ont mis la pression pour savoir si la mention avait été faite par le parti de Pedro Sanchez (PSOE) ou son allié Sumar qui, sur papier, est pro-indépendantistes, ce qui a donné lieu à des versions contradictoires entre les ministères de l’Éducation et de la Culture, respectivement aux mains du PSOE et de Sumar.

Le projet de réalisation de travaux dans l’école espagnole avait été proposé en mars 2023 pour une valeur de 60.500 euros, et avait fait l’objet d’une parution dans le BOE. Le centre en question est “La Paz” à Laâyoune.

Le passage du BOE espagnol reconnaissant la marocanité du Sahara.

Le gouvernement de Pedro Sánchez a effectué en mars 2022 un virage historique dans la position de l’Espagne dans le litige du Sahara, rompant avec 47 ans de neutralité active. Cette mention dans le journal officiel espagnol vient confirmer l’orientation de Madrid sur la question.

Lorsque l’attribution a été publiée dans le BOE et sur le site web du ministère de la Culture, le ministre était alors le socialiste Miquel Iceta, aujourd’hui ambassadeur de l’Espagne auprès de l’UNESCO. Le projet consistait en des travaux de correction des déficiences et d’amélioration de l’efficacité énergétique du bâtiment.

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Le département dirigé aujourd’hui par Ernest Urtasun, porte-parole de Sumar et l’un des collaborateurs les plus proches de la cheffe du parti Yolanda Díaz, nie tout lien avec ce document.

Des sources ministérielles consultées par El Independiente — média d’opposition au gouvernement Sánchez, notamment sur sa politique marocaine, et qui défend un retour à la “neutralité” voire un soutien plus important de Madrid au Polisario — insistent sur le fait que “les infrastructures relèvent de la responsabilité du ministère de l’Éducation, de la Formation professionnelle et des Sports”.

Des sources du ministère de l’Éducation contactées par le même journal affirment cependant que “la gestion des infrastructures et des équipements dépend du ministère de la Culture”.

Les bureaux de communication des deux ministères ont refusé de fournir plus d’informations ou de répondre sur la raison pour laquelle Laâyoune est inclus comme territoire marocain.