Dans cette tribune, publiée sur le site du think tank britannique spécialisé dans la défense RUSI, Simon Mayall assimile la situation du Sahara au phénomène de “polycrise”, défini comme un ensemble de défis interconnectés à la sécurité, à la stabilité et à la prospérité mondiale qui se nourrissent les uns des autres pour produire un cycle d’instabilité et de conflit, d’autant plus lorsque ces derniers sont des “conflits gelés”.
Décrivant l’histoire du Sahara comme l’une des plus complexes, en raison du passé colonial auquel est liée la région, le lieutenant-général britannique appuie le fait que le Maroc a “clairement exprimé son engagement envers la région au cours de plusieurs décennies caractérisées par des investissements importants, en construisant de vastes infrastructures économiques et de communication et en générant des milliers d’emplois”.
À titre d’exemple, il indique que pour chaque livre sterling (12,72 dirhams) prélevée sur les impôts du Sahara, la région a reçu environ 7 livres sterling (89,04 dirhams) en retour, ce qui en fait l’une des régions les plus développées du Maroc. Le taux de participation de plus de 66 % lors des dernières élections en septembre 2021 est lui aussi cité comme un indicateur clair d’une intégration réussie de la population.
Simon Mayall rappelle ainsi qu’après avoir été dans une impasse diplomatique, le Maroc a soumis, en avril 2007, un plan d’autonomie représentant une base pour les négociations en réponse aux appels de la communauté internationale pour progresser vers une solution politique.
Selon le lieutenant-général, la résolution de la question du Sahara contribuerait à la sécurité, à la stabilité et à la prospérité de l’ensemble de la région et combattrait, de ce fait, la montée du fondamentalisme islamique et de l’extrémisme.
“17 ans plus tard, cette initiative marocaine reste le seul plan réaliste, crédible et tourné vers l’avenir pour la région”, souligne la tribune, qui insiste sur le fait que cette solution est ancrée dans “un engagement en faveur d’un avenir politique et économique prometteur pour la population, dans le respect de l’État de droit, des procédures démocratiques et du développement durable, et sera mise en œuvre sur la base d’une consultation ouverte conformément à la Charte des Nations unies et au principe d’autodétermination”.
D’un point de vue purement diplomatique, l’auteur de la tribune affirme que “les principaux alliés du Royaume-Uni, dont la France, l’Allemagne, l’Espagne, les Pays-Bas et les États-Unis, ont exprimé leur soutien au plan d’autonomie du Maroc, qu’ils considèrent comme le meilleur moyen d’apporter un avenir de paix et de prospérité à la population et de mettre fin au différend”, tout en pointant du doigt ceux qui s’y opposent et qui n’ont, pour l’heure, “proposé aucune alternative crédible qui mette le bien-être et la prospérité des Sahraouis au centre de ses préoccupations”.
Dans ce sens, Simon Mayall réaffirme que “le plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental reste la seule solution crédible, durable, réaliste et constructive” au conflit et exhorte le gouvernement du pays à soutenir ledit plan, qui ne compromet en aucun cas les principes du Royaume-Uni en matière d’autodétermination et de ses territoires d’outre-mer.
Cette récente publication fait écho aux déclarations du membre de la Chambre des lords britannique, Daniel Hannan, qui a appelé, samedi 27 janvier, à reconnaître “la pleine souveraineté” du Maroc sur son Sahara et à raffermir les relations commerciales entre les deux royaumes.
La volonté a également été exprimée par le député britannique Liam Fox, qui a plaidé pour que le Royaume-Uni offre son plein soutien au Maroc et reconnaisse sa souveraineté sur le Sahara, dans une lettre adressée au ministre des Affaires étrangères, David Cameron.