Les soldats israéliens ont arrêté des dizaines d’habitants depuis le début de leur offensive terrestre déclenchée après l’attaque sans précédent, le 7 octobre, du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien.
Interrogée par l’AFP sur ces allégations, l’armée israélienne a déclaré qu’elle avait arrêté “des individus soupçonnés d’être impliqués dans des activités terroristes” et affirmé qu’ils avaient été traités “en conformité avec le droit international”.
Certains Gazaouis, qui disent toutefois avoir été arrêtés sans motif, ont été détenus pendant des jours, d’autres des semaines, avant d’être relâchés par groupes.
À l’hôpital Najjar de Rafah, Khaled al-Nabrisse, un habitant de Khan Younès, la grande ville du sud de la bande de Gaza, affirme que les Palestiniens ont été “torturés sans relâche”. “Au cours des 72 premières heures, boire, manger ou aller aux toilettes était interdit. On était menotté et on avait les yeux bandés pendant les sept jours” qu’a duré la détention, a dit cet homme de 48 ans, une minerve autour du cou.
“C’était vraiment difficile et on a subi une torture qu’on n’avait jamais connue auparavant”, notamment le recours à des chiens pour effrayer les détenus, affirme-t-il encore. Dans le même hôpital, l’AFP a vu d’autres Palestiniens blessés aux poignets et aux pieds. Abou Khamis, du camp de réfugiés Bureij (centre), a rapporté à l’AFP “de la torture, des insultes et des coups” lors de sa détention.
“Comme vous le voyez, ces blessures se sont produites en prison. J’ai des blessures aux mains, elles vont être soignées”, a assuré cet homme de 50 ans, une couverture autour des épaules.
Selon les autorités à Gaza, 114 personnes, dont quatre femmes, ont été ramenées jeudi au point de passage de Kerem Shalom, près de Rafah.
D’après le ministère de la Santé du Hamas, Mohammed al-Ran, chef du service de chirurgie de l’hôpital indonésien dans le nord de Gaza, a lui aussi été libéré après avoir été arrêté lors de l’incursion de l’armée israélienne dans cet établissement il y a deux mois.
Le représentant des Nations unies pour les droits humains dans les Territoires palestiniens, Ajith Sunghay, a dénoncé le mois dernier les conditions “horribles” auxquelles sont confrontés les Gazaouis détenus par l’armée israélienne. Selon lui, des “milliers” d’entre eux ont été arrêtés depuis le 7 octobre, et détenus dans des endroits inconnus.