Début octobre, juste avant l’attaque du Hamas contre Israël, l’OMC avait déjà revu en très forte baisse ses prévisions pour 2023, disant s’attendre à ce que le volume du commerce mondial de marchandises augmente de seulement 0,8 %. Mais elle s’attendait, en revanche, à un rebond de 3,3 % cette année.
“Nous nous attendons à une performance plus faible. Nous allons revoir ces estimations pour cette année”, a dit Ngozi Okonjo-Iweala devant des journalistes à la réunion annuelle du Forum économique mondial. Les nouvelles prévisions “ne seront pas prêtes avant un mois environ”, a-t-elle poursuivi.
Outre la géopolitique, elle a évoqué une croissance mondiale qui semble partie pour être plus faible que prévu, des faiblesses “en particulier en Europe”, et “le retour de pressions inflationnistes”.
“Cela va aussi avoir un impact sur ce que les banques centrales font avec les taux d’intérêt. Pour la première fois, les banquiers centraux sont très intéressés par ce qui se passe dans le commerce, donc je leur parle un peu”, a-t-elle relevé.
La situation en mer Rouge est “extrêmement perturbatrice”, car “il s’agit d’une des plus importantes artères du commerce mondial”, a également jugé à Davos Vincent Clerc, directeur général du groupe Maersk qui est l’un des poids lourds du transport maritime mondial.
“Pour nous, cela rallonge la durée de transit et perturbera les chaines d’approvisionnement pendant au moins quelques mois”, a-t-il estimé.
Le patron du géant allemand DHL, Tobias Meyer, a de son côté souligné qu’avec une demande “en général plutôt faible” et davantage de capacités de transport, la situation est “très différente qu’il y a deux ou trois ans”.
Une référence au blocage du porte-conteneurs géant Ever Given dans le canal de Suez qui avait beaucoup perturbé le transport maritime en mars 2021, alors que les chaînes d’approvisionnement mondiales étaient déjà très perturbées à cause de la pandémie de Covid-19.