“Escobar du Sahara” : le PJD craint des tentatives de contrôle des institutions de l’État par l’infiltration de “mafias” dans les partis politiques

Le Parti de la justice et du développement, par l’intermédiaire de son Conseil national, a récemment salué les poursuites judiciaires en cours contre des responsables impliqués dans l’affaire dite “Escobar du Sahara”.

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Adelilah Benkirane. Crédit: Rachid Tniouni / TelQuel

Soulignant l’importance de la présomption d’innocence et de la confidentialité de l’enquête, le Conseil a néanmoins admis que ces actions judiciaires confirmaient ses préoccupations antérieures concernant les tentatives de corruption des institutions étatiques par des réseaux mafieux et des trafiquants de drogue, souvent masqués par des projets politiques. Une menace décrite par le parti de Abdelilah Benkirane, désigne comme une « infiltration via une approche partisane hybride« .

Le Conseil a plaidé pour que ces poursuites fassent partie d’une stratégie globale de lutte contre la corruption, comprenant un contrôle rigoureux des flux financiers publics, l’application de la responsabilité liée à la reddition de comptes, l’égalité devant la justice, la criminalisation de l’enrichissement illicite, et une séparation claire entre le pouvoir politique et la richesse. Il a également appelé à un espace politique ouvert pour les véritables partis nationaux et les militants honnêtes, favorisant l’émergence de véritables élites démocratiques.

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Parallèlement, le Conseil a exprimé son inquiétude quant au vide politique actuel du pays, qui se traduit par une perte de confiance dans les institutions politiques et syndicales. Ce déclin du rôle des partis et des syndicats dans la médiation institutionnelle et la rationalisation des revendications sociales a mené à une augmentation des protestations sectorielles.

Le Conseil a également mis en lumière une crise complexe touchant le gouvernement depuis son premier jour, marquée par des problèmes de légitimité, de confiance, d’efficacité et de communication. Cette situation a réduit les institutions élues à des entités formelles, inefficaces en termes de communication politique et de prise de décisions.

Enfin, le Conseil a critiqué la gestion gouvernementale des dossiers du dialogue social, jugée limitée et étroite, ne prenant pas en compte les priorités ni l’obligation d’équité et de justice. Cette approche a, selon le Conseil, exacerbé la perte de confiance envers le gouvernement et intensifié les protestations sectorielles, compliquant ainsi la gestion du dialogue social de manière calme et responsable.