Premier demi-finaliste du continent africain en Coupe du monde, le Maroc ne vient pour rien d’autre que la gagne. Juste après son exploit au Qatar, Walid Regragui avait même annoncé qu’il quitterait son poste de sélectionneur s’il ne gagnait pas la CAN, estimant nécessaire cette pression pour progresser.
Il a tempéré depuis son propos pour dire qu’il ne démissionnerait que s’il ne retrouve pas le dernier carré. Mais avec une équipe quatrième du Mondial, intacte voire renforcée, le Maroc a les armes pour décrocher — enfin — une deuxième étoile, près d’un demi-siècle après sa seule CAN remportée en 1976.
Les Sénégalais, eux, ont fini par décrocher leur première il y a deux ans, après une très longue attente et deux finales perdues (2002 et 2019). Depuis qu’ils ont ouvert le compteur, ils ne s’arrêtent plus de gagner : ils sont allés à la Coupe du monde (8e de finalistes) et ont aussi gagné le CHAN, réservé aux joueurs locaux, et la CAN Espoirs.
Champions toutes catégories, les Lions comptent sur la même ossature : Édouard Mendy, Kalidou Koulibaly et Sadio Mané.
Les trois ont quitté des grands clubs anglais pour l’Arabie saoudite. Aliou Cissé avait d’abord dit qu’il ne voulait pas de joueurs de ce championnat mais le sélectionneur s’est ravisé, en arguant des progrès de la Saudi League.
La troisième étiquette de favori est dans le dos des Éléphants, même si l’hôte n’a plus remporté la CAN depuis l’Égypte en 2006.
En plus de la ferveur du public, la Côte d’Ivoire peut compter sur une belle équipe, avec des cadors comme Seko Fofana, Franck Kessié et Sébastien Haller. Au débutant de 70 ans Jean-Louis Gasset, qui dispute sa première Coupe d’Afrique, de mettre tout cela en musique.
Derrière ces trois équipes, l’Égypte, détentrice du record de victoire (sept) et finaliste malheureuse il y a deux ans et en 2017, rêve de revanche. Mohamed Salah, dont le palmarès est aussi vierge en équipe nationale qu’il est foisonnant avec Liverpool, plus que tout autre.
Parmi les outsiders figurent aussi l’Algérie et la Tunisie, en transition générationnelle.
Djamel Belmadi, champion d’Afrique avec les « verts » en 2019, rebâtit, autour de Riyad Mahrez, et veut laver l’affront de la CAN au Cameroun, complètement ratée avec une élimination dès le premier tour.
La Tunisie a perdu son leader technique Wahbi Khazri, qui a pris sa retraite internationale, et le coach Jalel Kadri a décidé de se passer de Chaim El Djebali (18 ans, Lyon). Il devra faire sans un autre espoir, Hannibal Mejbri (21 ans), qui a préféré rester à Manchester United afin de se battre pour sa place.
Le Cameroun semble un ton en-dessous, surtout sans ses deux attaquants les plus prolifiques, Bryan Mbeumo, blessé, et Eric Maxim Choupo-Moting, écarté. Mais il faut toujours se méfier du sens de la compétition des Lions Indomptables.
Enfin le Mali et son milieu étoffé, la République démocratique du Congo et ses « Français » — l’entraîneur Sébastien Desabre et ses champions d’Europe U19 2010 Gaël Kakuta et Cédric Bakembu — ou encore le Burkina Faso, demi-finaliste trois fois lors des cinq dernières CAN, peuvent nourrir des espoirs.
Une surprise peut, en outre, toujours s’inviter, telle la Gambie il y a deux ans, quart de finaliste dès sa première participation.