Espagne : un festival de mesures sociales signées Pedro Sánchez

Reconduit à la tête du gouvernement espagnol en novembre dernier, le premier ministre Pedro Sánchez enchaîne les mesures sociales et montre tant bien que mal à l’Europe ce qu’est un véritable gouvernement socialiste.

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Reconduit à la tête du gouvernement espagnol en novembre dernier, le premier ministre Pedro Sánchez enchaine les mesures sociales et montre, tant bien que mal à l’Europe ce qu’est un véritable pouvoir socialiste.

Lors de la première séance plénière de l’année, les représentants parlementaires espagnols étaient confrontés à la nécessité de se prononcer sur trois décrets émis par l’exécutif en décembre dernier, lesquels requéraient impérativement leur approbation dans un délai d’un mois.

Au terme de délibérations tendues, les députés ont finalement adopté de justesse l’un de ces décrets, revêtant une importance cruciale pour le gouvernement, car il prolongeait des mesures destinées à contrer les effets de l’inflation.

Ce document, considéré comme le plus significatif des trois sur le plan politique, a été validé à l’issue d’un second vote, où 172 voix se sont exprimées en faveur et 171 voix contre. Le premier vote s’était soldé par une égalité parfaite, avec le même nombre de voix en faveur et contre, rendant nécessaire la tenue d’une seconde délibération pour parvenir à la décision finale.

Les députés ont également approuvé un autre décret d’une importance capitale pour l’exécutif, lequel traitait des mécanismes de fonctionnement de la justice et de la fonction publique. Ce décret était particulièrement crucial, car son adoption était une condition posée par Bruxelles en échange du déblocage d’une tranche de 10 milliards d’euros de fonds européens. La validation de cette mesure était donc essentielle pour garantir le respect des engagements pris par le pays vis-à-vis de l’Union européenne.

Cependant, un autre décret portant sur l’indemnisation chômage a connu un sort différent, étant rejeté par la Chambre. Une décision qui résulte du refus de cinq députés affiliés à la formation de gauche radicale Podemos, qui, bien que faisant théoriquement partie de la majorité, ont opté contre ce décret.

Sur son compte X (ancien Twitter), Pedro Sánchez s’est réjoui de ce « grand jour pour la majorité sociale » du gouvernement espagnol.

L’échec du Premier ministre socialiste à faire adopter l’ensemble de ces trois textes illustre tout de même l’extrême fragilité de la majorité hétérogène – allant de la gauche radicale aux indépendantistes basques et catalans – qui lui a donné mi-novembre un nouveau mandat de quatre ans.

« Il n’y a aucune raison, ni politique, ni idéologique, pouvant justifier de ne pas soutenir nos familles, nos entreprises », avait pourtant insisté, en ouvrant les débats, le ministre de la Présidence et de la Justice Felix Bolaños, considéré comme le bras droit de Sánchez.

Gouvernant sans majorité absolue, la coalition regroupant les socialistes de Pedro Sánchez et le parti de gauche radicale Sumar a négocié en vain jusqu’à la dernière minute pour rassembler les votes nécessaires, en particulier avec le parti indépendantiste catalan de Carles Puigdemont, Junts per Catalunya (JxCat), dont les élus avaient menacé de voter contre les trois textes, mais qui n’ont finalement pas pris part au vote, évitant ainsi un sérieux revers politique pour Sánchez.